Le logement représente 16,1% du budget des ménages vaudois.

DANS LE CANTON 27 mars 2018
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Les Vaudois paient cher leur logement

Les Vaudois sont parmi les Suisses ceux qui consacrent la part la plus élevée de leur budget à leur logement. Pour autant, celui-ci n’est pas plus grand. Dans bien des cas, il ne correspond pas aux besoins de ses occupants.

Les Vaudois paient cher leur logement. La charge du loyer ou des intérêts hypothécaires ainsi que l’énergie pour un ménage vaudois se montait entre 2012 et 2014 à 1634 francs en moyenne par mois. Ce chiffre est plus élevé dans le canton qu’en moyenne suisse (1503 francs de dépenses mensuelles), mais plus bas qu’à Genève et Zurich. En revanche, du fait que les revenus sont plus élevés dans ces deux cantons, le logement y représente une part moins importante du budget des ménages que pour les Vaudois (16,1%). Ces derniers consacrent d’ailleurs proportionnellement plus au logement que l’ensemble des Suisses (14,9%) ou que les résidents des autres grands cantons pour lesquels des données sont disponibles (Argovie, Berne, Genève, Lucerne, Saint-Gall, Tessin et Zurich). L’étude Devenir propriétaire: qui peut se l’offrir?  donne plus d’informations sur la capacité des ménages à acquérir ou louer un nouveau logement.

La part importante que le logement représente sur le budget des ménages n’est pas liée à une qualité supérieure du parc immobilier dans le canton, mais à la situation tendue du marché. De plus, pour de nombreux ménages vaudois, les logements qu’ils occupent ne sont pas en adéquation avec leurs besoins. De manière schématique, on peut considérer qu’un logement est adapté s’il offre un nombre de pièces égal au nombre d’habitants ou jusqu’à une pièce de plus. En dessous, il est considéré comme trop petit et, en dessus, comme trop grand. En particulier, selon une étude de Statistique Vaud portant sur l’année 2015, les logements sur-occupés qui obligent leurs habitants à se serrer sont nombreux: un peu plus de 30 000 logements occupés par des ménages privés (ou 9%) peuvent ainsi être considérés comme trop petits. Ils abritent 17% de la population du canton.

Surface moyenne par habitant de 42,4 m2

À l’inverse, une part de 41% des logements sont sous-occupés. Ainsi, 32% des Vaudois vivent dans un logement pouvant être considéré comme trop grand. Cela concerne souvent des ménages seniors, dont tous les membres sont âgés de 65 ans ou plus. Deux tiers de ces derniers vivent dans un logement trop grand, selon Statistique Vaud.

De manière générale, les Vaudois sont globalement un peu plus à l’étroit que leurs compatriotes. La surface moyenne par habitant dans le canton est de 42,4 m2 habitables contre 45,4 m2 pour l’ensemble des Confédérés en 2016. Vaud se situe ainsi, avec Genève et Bâle-Ville, parmi les trois cantons suisses où la surface par habitant est la plus faible. À l’intérieur du canton, la surface par habitant dépend de la densité d’habitations et d’emplois. Dans les agglomérations, où les logements sont principalement des appartements, les surfaces moyennes par habitant sont plus basses que dans les communes plus rurales. 

Pénurie de logements

Ce terme a été fréquemment utilisé pour décrire le marché immobilier vaudois. Cette situation se définit par un taux de logements vacants inférieur à un certain seuil; le chiffre de 1,5% est habituellement retenu. D’après cette définition, le canton connaît une situation de pénurie depuis 2000, année où ce taux de vacance s’inscrivait à 1,4%. En 2009, il est même descendu à 0,4%. Il est depuis légèrement remonté et s’inscrivait en 2017 à 0,9%. Sur le marché locatif, le taux de vacance est remonté à 1,2%. Au niveau des régions vaudoises, une certaine suroffre est même perceptible dans le district d’Aigle. À l’inverse, la situation reste tendue dans l’agglomération lausannoise.

Taux de vacance résidentiel et estimation du taux de vacance locatif par district

Sources: Statistique Vaud, Wüest Partner, calculs BCV

ParJean-Pascal Baechler, Responsable de l'Observatoire BCV de l'économie vaudoise, BCV