Durant le festival Lausanne Lumières de décembre 2016, Pimp My Wall a été sélectionnée pour proposer sept animations, dont certaines accessibles via smartphone et une application web pour les passants. Crédits photos: Xavier Goël
Sa start-up a illuminé les façades lausannoises durant les fêtes: Florian Segginger crée des outils d’interaction qui, lors d’un événement, font dialoguer utilisateurs, écrans et publics. Rencontre avec un entrepreneur créatif, passé notamment par les bancs du Silicon Valley Startup Camp de la BCV.
Comment le camp de la BCV a-t-il influencé votre projet?
Florian Segginger: En 2013, notre idée, Pimp My Wall, n’était qu’un projet de classe testé –avec beaucoup de succès– au Baleinev Festival: utiliser des projecteurs pour dynamiser un mur. Quelques semaines plus tard, lors du camp, un intervenant expliquait l’importance du ‘minimum viable product’: développer très rapidement un produit simple, plutôt que d’investir quatre ans de R&D pour sortir la solution parfaite. J’ai adopté cette philosophie en rentrant en Suisse. J’ai compris qu’on peut se faire beaucoup d’idées sur ce que veulent les utilisateurs, mais comme souvent dans l’informatique, c’est lorsqu’ils ont l’outil dans les mains que naissent d’autres envies et demandes.
Vous avez continué le projet Pimp My Wall dès 2014 avec un ami, Kevin Henzer, mais les produits ont changé, qu’en est-il aujourd’hui?
Nous avons totalement changé d’orientation: ce marché était saturé et beaucoup de solutions peu coûteuses existaient déjà. Notre cœur de métier, c’est le développement de logiciels et la mise en réseau d’écrans. Nous proposons donc des solutions d’affichage et d’interaction pour les entreprises. Il s’agit soit de produits (live-painting, scrap-book, social wall virtuels et collaboratifs etc.), soit de développements sur-mesure, pour déterminer exactement quelle image/son/lumière est projetée, et comment interagir avec, par le biais d’un téléphone portable, de capteurs, du corps tout entier, etc. Aujourd’hui, le sur-mesure représente 90% de notre activité. L’idée est de développer la partie produits en 2017, afin de bénéficier d’un fonds de roulement régulier.
Pourquoi avoir attendu 2016 pour vous lancer à plein temps dans cette activité, en fondant votre entreprise, Fullrange Interactive, qui commercialise Pimp My Wall?
Ces deux ans nous ont servi à constituer un petit capital qui nous permet aujourd’hui d’être totalement indépendants, de disposer de locaux près d’Yverdon-les-Bains, d’avoir des ressources pour les premiers mois d’activité. Je crois qu’il est important de trouver le marché d’abord et de grandir ensuite. Nous avons désormais une dizaine de clients, et sommes prêts à trouver des investisseurs, à recruter un commercial pour faire connaître les solutions que nous avons développées.
Vos objectifs pour 2017?
La première partie de l’année sera consacrée à la R&D pour un client dans l’horlogerie, ensuite, l’objectif est de doubler notre nombre de clients! Les revenus de Pimp My Wall me suffisent pour l’essentiel: avoir un toit, me nourrir, régler mon assurance-maladie. Pour le reste, j’ai 20 ans: je peux vivre en mode ‘budget’.
Camille Andres, rédactrice, pour la BCV