En cas de projet d’installation, la SVM peut vous mettre en relation avec des spécialistes, banques ou fiduciaires.

Entreprises 16 mai 2018

Ouvrir son cabinet médical, comment bien relever le défi

Vous avez décidé de vous lancer et d’ouvrir votre cabinet médical. L’une des premières étapes est la réalisation d’un business plan succinct. Ce plan financier est une pièce maîtresse, votre carte de visite en quelque sorte. Il doit présenter en détail les moyens fixés pour atteindre vos objectifs, notamment le financement de l’entreprise. En résumé: vos capacités financières et vos besoins. Lorsque vous rencontrerez votre banquier, vous déterminerez avec lui si vous avez besoin d’un crédit d’équipement pour acheter du matériel ou encore d’un crédit d’exploitation pour vos dépenses courantes. Au fait, souhaitez-vous louer vos locaux ou les acheter?

En matière de raison sociale, la Raison individuelle (R.I.) est le statut par défaut, si vous êtes seul. Vous pouvez en outre opter pour une Société à responsabilité limitée (S.A.R.L.) ou pour une Société anonyme (S.A.). Cette dernière offre bien des avantages, dont la flexibilité dans la transmission des actions et la non-responsabilité des dettes de l’entreprise sur la fortune privée. Disposez-vous d’un capital de départ de 100 000 francs? C’est le minimum pour lancer une S.A., alors qu’il est de 20 000 francs pour une S.A.R.L.

La S.A. peut être une bonne option pour un cabinet de groupe. Attention toutefois à établir une convention d’actionnaires précisant les droits et devoirs de chacun. Par rapport à un cabinet individuel, un cabinet de groupe offre bien des avantages: synergies et économies d’échelle (secrétariat commun), échanges professionnels et offre de services diversifiée, organisation de la suppléance plus aisée. Avez-vous pensé à vos vacances?

L’aspect administratif ne doit pas être négligé. En fait, il vous faut maîtriser la logistique propre à toute création d’entreprise, comme l’organisation d’un secrétariat, d’un système informatique pour la réservation des consultations ou d’un logiciel comptable pour le trafic des paiements. Souhaitez-vous être payé ponctuellement? Évidemment, vous pouvez recourir aux services d’une fiduciaire.

Last, but not least, la prévoyance et les assurances. En matière de prévoyance, le médecin indépendant a souvent des lacunes. Il a l’obligation légale de s’affilier au 1er pilier, mais pas au 2e ou à un 3e pilier. Pourtant, l’indépendant peut s’affilier au 2e pilier, entrant alors dans une forme collective de prévoyance qui permet une couverture plus étendue que la prévoyance individuelle en ce qui concerne la retraite et la protection du partenaire et des enfants. Sans compter les différentes formules de 3e pilier (lié, libre, épargne, assurance vie, etc.). Il est aussi recommandé de contracter une assurance couvrant les risques d'accident (comme la LAA pour les salariés) et de maladie, telle une assurance perte de gain couvrant les incapacités et ce pour les deux premières années d’exercice.

Les sujets sont complexes. En cas de projet d’installation, la SVM peut vous mettre en relation avec des spécialistes, banques ou fiduciaires. Ces derniers accompagnent de nombreux projets de ce type et peuvent vous faire bénéficier de leur expérience.

Témoignage

Raluca Negulescu, gynécologue et obstétricienne, s’est installée à son compte en 2017, à Rolle. Elle explique l’intérêt d’être accompagnée par des professionnels. 

«Lorsque j’ai choisi de m’installer à mon compte, j’ai décidé de reprendre un cabinet existant. J’ai eu besoin d’un financement pour rénover partiellement les locaux. Je me suis donc adressée à la BCV avec cette demande. J’ai trouvé des équipes vraiment attentives et me suis sentie accueillie et accompagnée. Cette écoute est importante parce que le monde financier n’est pas du tout familier pour un médecin.

Discuter avec des professionnels m’a permis de trouver des repères, d’obtenir des conseils précieux et de construire un plan de financement personnalisé en fonction de ma vision et de mes besoins. Nous avons ainsi défini un budget d’investissement et mis en place un prêt destiné au fonds de roulement. Si j’avais un conseil à donner à un professionnel qui s’installe, ce serait: anticipez! Il y a énormément de démarches et d’aspects inconnus pour quelqu’un issu du monde hospitalier. Il faut trouver les bons partenaires et, face à une problématique, toujours écouter plusieurs avis.»

Publié dans le Courrier du médecin vaudois de mai-juin 2018