À l’heure de concrétiser les budgets pour l’an prochain, la question de la gestion du risque de change se pose.
Le franc, notre monnaie, votre problème. On pourrait paraphraser le ministre américain John Connally, qui parlait ainsi du dollar et de ses fluctuations, pour souligner combien il est important pour les entrepreneurs suisses d’appréhender la réalité du franc fort le plus en amont possible de toute décision. Si l’on a pu croire au printemps 2018, voire au printemps dernier, à un renforcement de l’euro, depuis cet été, la principale monnaie des échanges commerciaux suisses fluctue entre 1,08 et 1,10 franc. À l’heure de concrétiser les budgets pour l’an prochain, la question de la gestion de ce risque se pose. Faute de pouvoir prévoir précisément l’évolution du franc, il est primordial de dessiner plusieurs scénarios possibles afin de définir une politique en matière de taux de change.
L’évolution du franc va notamment dépendre de l’évolution conjoncturelle mondiale. Est-ce que le moteur de l’économie européenne, l’Allemagne, va se reprendre? Quand le Brexit aura-t-il lieu? Les tensions commerciales se détendront-elles? La gestion du risque de change dans une entreprise passe d’abord par le dessin d’un scénario économique. Puis, par l’identification des zones sensibles. Quel volume des affaires de l’entreprise est exposé à un mouvement du franc? À quel moment d’une transaction intervient le risque de change?
Cette réflexion conduit à la définition de processus qui permettent d’ordonner les réactions, de clarifier les rôles de chacun. Elle aide aussi à établir une politique de couverture des risques de change, sorte d’assurance pour diminuer les effets de toute hausse ou baisse du franc. Et ceci, même si au fil des chocs sur le franc les entreprises suisses ont développé une capacité d’adaptation exceptionnelle. C’est d’autant plus vrai lors de ralentissements sectoriels, comme le vivent actuellement des pans de l’industrie suisse.
Article paru dans 24 Heures, le 30 septembre 2019
Pour en savoir davantage sur les couverture de risque de change: Travailler à l'international