Il existe aujourd’hui trop de freins structurels à un retour de l’inflation dans le monde.
La question resurgit: doit-on craindre le retour de l’inflation? Pire: le retour du spectre d’une inflation galopante, comme on le disait encore dans les années 1980? Ceci alors même qu’il y a un an le monde redoutait une baisse généralisée des prix des biens et services, signe d’une faible activité mondiale. Si les pressions déflationnistes se sont atténuées, les éléments plaidant pour l’accroissement des tensions inflationnistes ne sont pas réunis.
Certes, les prix grimpent à nouveau depuis la fin de l’an dernier aux Etats-Unis et, dans une moindre mesure, en Europe. Mais ce mouvement est notamment lié à la hausse des prix de l’énergie qui, elle-même, est la conséquence d’une entente entre producteurs de pétrole. Et si l’économie mondiale se porte effectivement mieux, sa croissance reste modérée. Par ailleurs, les capacités de production demeurent excédentaires, ce qui pèse sur les prix. Quant aux innovations technologiques, elles vont durablement influencer les coûts de production.
L’évolution des salaires est un autre indicateur des risques inflationnistes. Si le marché du travail s’améliore – tout au moins quantitativement – aux Etats-Unis, le chômage est encore trop élevé dans la zone euro pour enflammer les fiches de paie.
Il existe aujourd’hui trop de freins structurels à un retour de l’inflation dans le monde. En Suisse, le mouvement est en outre ralenti par le franc fort. Il faudra encore attendre avant de constater un renchérissement significatif, et donc une forte hausse des taux d’intérêt.
Dans les portefeuilles, l’heure n’est pas aux produits souvent prisés pour se protéger de la hausse des prix, comme les obligations indexées sur l’inflation ou l’or. Ce sont encore les actions qui s’accordent le mieux à la croissance modérée, à la distribution de dividendes ou, encore, aux taux bas.
Publié le 21 février 2017 dans 24 heures