Faciliter la navigation ou contrôler des objets connectés sont deux domaines d'application de la reconnaissance vocale.
Cette technologie permet à une intelligence artificielle (IA) de reconnaître la voix humaine et de comprendre ses inflexions pour traduire chaque phrase sous la forme d’un ordre auquel elle pourra répondre au mieux. Les limites de cette technologie n’ont pas encore été définies. En effet, l’échange entre humain et machine est pour le moment limité à certaines règles, tous les mots n’étant pas pris en compte dans le vocabulaire de l’IA.
D'énormes progrès en matière de reconnaissance vocale ont toutefois été faits et on estime désormais que les algorithmes d'interprétation sont aussi performants qu'un être humain. Amazon, Google, Apple ou encore IBM travaillent sur la reconnaissance vocale depuis plusieurs années. Alors qu'il y a près de 20 ans, 57% des commandes vocales étaient correctement interprétées par les serveurs d'IBM, en 2004, ce chiffre était passé à près de 75%. Le taux d'erreur a baissé quant à lui à 8% puis à 6,9%.
Il existe deux grands domaines d’utilisation de cette technologie: le premier est de la lier à un système d’exploitation comme Cortana avec Windows ou Siri avec iOS. Le but est de faciliter la navigation en évitant à l’utilisateur un maximum de commandes manuelles. Qu’il s’agisse de naviguer dans les applications et les logiciels ou de faire des recherches sur internet, ces IA se présentent comme une alternative à la navigation telle que nous la connaissons aujourd’hui, voire son futur.
Le second domaine, et celui qui nous intéresse le plus, est son utilisation pour contrôler des objets connectés. C’est avec cette fonction que l’on peut le mieux envisager l’avenir. Cette tendance était bien perceptible au salon mondial de l’électronique CES de janvier 2018 à Las Vegas, tant dans l’industrie que chez les consommateurs. De plus en plus d’outils et d’objets connectés intègrent des assistants vocaux, qui eux-mêmes embarquent de l’intelligence artificielle. Qu’il s’agisse de développer et d’intégrer son propre assistant vocal ou d’intégrer ou de s’appuyer sur une technologie existante. En la matière, Amazon avec Alexa et l’enceinte connectée Echo semble se détacher, même si Google Assistant n’est pas loin. On ne compte plus les entreprises exposantes du CES qui cherchent aujourd’hui à tirer avantage des plateformes vocales émergentes.
Cela se traduit, par exemple, par des accords passés entre Apple ou Google avec des constructeurs automobiles. Également par la présence de ces assistants vocaux sur les bureaux pour piloter la connexion et les appels téléphoniques, pour le pilotage de l’environnement de travail (température, ensoleillement, etc.) ou encore pour la sécurité via les caméras embarquées sur certains de ces appareils. On le constate, les implications sont multiples et cette technologie pourrait révolutionner notre future manière de travailler.
Publié dans le commentaire hebdomadaire "Matinale Express - Actions étrangères" de la salle des marchés de la BCV le 9 avril2018