Le taux à 10 ans, qui évoluait à 1,77% en mars dernier, est descendu aujourd’hui aux alentours de 1,35%.
Avec des rendements des bons du Trésor américain historiquement bas et sans impulsion attendue pour les faire changer de direction, les investisseurs sont à la recherche d’alternatives d’investissement.
Il y a encore quelques mois, l’idée que les rendements soient à un niveau aussi bas n’était même pas envisageable vu le dynamisme de la reprise de l’économie américaine. Pour rappel, le taux à 10 ans, qui évoluait à 1,77% en mars dernier, est descendu aujourd’hui aux alentours de 1,35%.
Les rendements bas aux États-Unis sont une des conséquences d’une reprise économique à plusieurs vitesses dans un monde de plus en plus interconnecté. Cela signifie que même si la croissance de l’autre côté de l’Atlantique bat tous les records, ce qui devrait faire monter en flèche les rendements, l’afflux d’investissement venant de toutes les zones économiques ayant des taux ultra bas, voire négatifs, pousse les rendements américains à la baisse. Par ailleurs, de nombreux investisseurs ayant fait des paris haussiers sur les taux se voient aujourd’hui obligés de couvrir leurs positions, accentuant la baisse des taux américains.
Lors de son dernier meeting, la banque centrale américaine (Fed) a fait savoir au marché que, pour l’heure, elle observait les chiffres économiques, se tenant prête à intervenir si la croissance continuait de ralentir. À la suite de ces commentaires, les investisseurs se sont tournés vers le marché des actions à la recherche de compagnies générant de hauts dividendes. La perspective de gain en capital, qui était jusqu’à aujourd’hui le «driver» principal des investisseurs, semble en effet s’atténuer avec la normalisation progressive de l’économie.
Du côté du marché obligataire, ce sont les obligations des marchés émergents qui seront gagnantes, car elles offrent des rendements plus élevés tout en étant aidées par des taux bas qui maintiennent des conditions de refinancement avantageuses. Une fois que les rendements obligataires dans ces marchés seront descendus en raison de la pression exercée par les acheteurs, les prochaines obligations qui bénéficieront du contexte actuel seront les obligations dites «High Yield».
Les analystes estiment, au vu des projections faites sur les futurs taux de référence de la Fed, que la situation actuelle devrait encore perdurer au moins jusqu’à la fin de l’année. Il faudra toutefois être vigilant lors d’une inversion des tendances, car les premières victimes seront exactement celles décrites ci-dessus, mais dans l’ordre inverse.