Le S&P 500 a a été pénalisé par le guerre en Ukraine, l’inflation ou les hausses de taux.
Alors qu’il avait bondi de presque 27% en 2021, le S&P 500 a lâché près de 20% l’année dernière. Comme les principaux indices mondiaux, il a été pénalisé par le guerre en Ukraine, l’inflation ou les hausses de taux.
L’indice élargi de la Bourse de New York, le S&P 500, a abandonné 19,44% au cours de l’année 2022, pour clôturer à 3 839 points. La Réserve fédérale américaine (Fed), la Banque centrale européenne (BCE), la Banque d’Angleterre (BoE) et la Banque nationale suisse (BNS) ont toutes relevé leurs taux directeurs cette année pour contrer une inflation galopante. Leurs hausses agressives alimentant les craintes d’une prochaine récession mondiale, le S&P 500 avait atteint un creux annuel le 13 octobre 2022, à 3'491 points. Pour rappel, l’indice avait gagné 26,89% en 2021.
Guerre en Ukraine, inflation, hausses de taux, autant d’écueils pour les marchés
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a eu de nombreuses conséquences en matière économique, dont une envolée des prix des matières premières (ressources énergétiques et céréales notamment), diminuant le pouvoir d’achat des consommatrices et des consommateurs, et par là même les profits des entreprises. L’indice a été fortement pénalisé par la flambée des rendements aux États-Unis; le rendement américain à 10 ans s’est ainsi échangé en septembre à 4,33%, son plus haut niveau depuis 2010. Le secteur énergétique (+59%) a très largement surperformé sur la période, profitant des hausses des prix du pétrole et du gaz, alors que les services aux communications (-40%), les services aux consommateurs (-37%), les technologiques (-28%) et l’immobilier (-28%) ont sous-performé.
Les sociétés pétrolières sur le podium des performances annuelles
Du côté des sociétés, Occidental Petroleum (+117%), Exxon Mobil (+80%) et Schlumberger (+78%) ont été parmi les compagnies pétrolières à bénéficier le plus de la hausse des prix du baril d’or noir. En bas du classement, le fabricant de générateurs domestiques et d’équipements solaires Generac Holdings (-71%) a réduit ses perspectives de croissance, invoquant la pression sur les ventes résidentielles. Meta Platforms, la maison mère de Facebook, a chuté de 64% et le constructeur de véhicules électriques Tesla s’est effondré de 65%.
Pour 2023, la prudence reste de mise en attente de plus de visibilité
Les titres de substance (-7,35%) ont surperformé ceux de croissance (-30,09%). Concernant les capitalisations, les moyennes (-14,48%) se sont mieux comportées que les petites (-17,42%) et que les grandes (-19,44%). En dollars et à titre de comparaison, sur la période, SMI a perdu 17,69%, le DAX a lâché 17,52%, l’Euro Stoxx 50 a reculé de 16,96%, le CAC 40 a abandonné 14,84% et le Footsie 100 a concédé 9,99%. En Asie et toujours en dollars, le Nikkei de la Bourse de Tokyo a accusé une perte de 21,06% et celle de Hong Kong a cédé 15,46%, alors que le marché de Shanghai s’est effondré de 28,36%. Si le Brésil n’a pas gagné la Coupe du monde de football, son marché est parvenu à gagner 10,50%, tirant profit de la hausse des prix des matières premières. Comment l'économie américaine se comportera-t-elle en 2023, alors que la Fed doit faire face à la double menace d'une inflation élevée et d'un ralentissement de l'économie mondiale? Sans plus de visibilité, les investisseurs devraient privilégier la prudence en ce début d’année.
Publié dans le commentaire hebdomadaire "Matinale Express Marchés" de la Salle des marchés de la BCV, le 3 janvier 2023