Les annonces de fusions et acquisitions ont débuté 2017 en trombe après un exercice 2016 en demi-teinte.
L’environnement économique est actuellement propice aux fusions et acquisitions. Les sociétés ont à nouveau des bilans solides après les nombreuses restructurations entreprises depuis la dernière crise financière. Elles détiennent aussi d’importantes liquidités qui ne rapportent pas grand-chose vu la maigreur des taux d’intérêt. Les pressions déflationnistes, qui ont atteint leur paroxysme l’été passé, ont en revanche passablement entamé leur «pricing power». Or tous les acteurs ont pris conscience que le financement à très bon marché touche à sa fin. La Réserve fédérale américaine a déjà relevé par trois fois ses taux directeurs, alors que la Banque centrale européenne, voire la Banque nationale suisse, devrait relever les siens en 2018. Cette année pourrait ainsi être la dernière à offrir aux entreprises un écart aussi intéressant entre la rentabilité des actifs acquis et leur coût de financement.
Les annonces de fusions et acquisitions ont d’ailleurs débuté 2017 en trombe après un exercice 2016 en demi-teinte. Chaque jour ou presque, on assiste à une nouvelle opération. Depuis le début de l’année, le total de ces rapprochements a dépassé 700 milliards de dollars, un montant inédit depuis 2007 sur la même période. Mars a d’ailleurs été très prolifique, avec notamment le rachat de Mobileye, spécialiste de la voiture autonome, par Intel. Peugeot a aussi surpris en reprenant d’Opel. Certaines annonces préalables ont toutefois avorté, le groupe néerlandais Akzo Nobel a rejeté l'offre de l'américain PPG Industries, ou elles ont pris du plomb dans l’aile, à l’image du rapprochement entre Zodiac et Safran dans l’aéronautique. Pour l’heure, le rachat de la société bâloise Actelion par Johnson & Johnson, pour un peu plus de 31 milliards de dollars, constitue le mariage le plus cher de l’année.