Mettre sa maison en viager à la retraite

Vous êtes propriétaire, retraité, et vous n’envisagez pas de changer de lieu de vie. Seulement, face aux charges, aux frais médicaux qui augmentent et à vos capitaux de retraite qui s’amenuisent, un complément financier serait le bienvenu. Mettre votre propriété en viager pourrait être une solution.

En droit suisse, le contrat de vente en viager est un acte notarié qui permet au propriétaire vendeur de son logement de continuer d’y habiter. L’acheteur verse un capital (le bouquet) inférieur à la valeur du bien, complété ou non par une rente viagère, et dispose de l’habitation au décès du vendeur.

Pour beaucoup, le viager est associé à un fait divers. Dans les années 1960, Jeanne Calment, qui deviendra par la suite doyenne de l’humanité, vendit son logement en viager à son notaire. Celui-ci décédera avant elle et lui et ses héritiers verseront une rente pendant 37 ans, représentant deux fois le prix réel de la demeure. Au-delà de ce cas particulier, cette formule est habituelle dans certains pays voisins. Encore peu connue en Suisse, elle y fait peu à peu son chemin et plusieurs sociétés se sont lancées dans le viager.

Dans le canton de Vaud, le vendeur est soumis à l’impôt sur les gains immobiliers s’il réalise un bénéfice lors de la vente, le prix de vente correspondant au bouquet additionné des rentes capitalisées. La valeur du droit d’habitation ainsi que les rentes viagères perçues durant l’année sont taxées comme un revenu à hauteur de 40%.

L’acheteur doit disposer de fonds propres pour payer le bouquet, qui doit permettre de rembourser le prêt hypothécaire qui grevait le logement. Il doit aussi s’acquitter de l’impôt sur les droits de mutation, calculé sur le prix global. Les rentes viagères versées sont déductibles à raison de 40%.

Publié dans 24 Heures le 6 novembre 2017