La planification financière apporte de la sérénité et de la visibilité, en particulier en temps de crise.
La période de confinement a pu être propice pour se recentrer sur ses valeurs clés. En quoi une bonne planification financière peut-elle contribuer à faire vivre ses nouveaux projets de vie? Les réponses de Marc-Olivier Aebischer, responsable du service de conseil en planification financière de la BCV.
Les objectifs fondamentaux de la planification financière n’ont pas changé. Avec en ligne de mire le maintien du pouvoir d’achat, la protection du patrimoine et la transmission de celui-ci dans de bonnes conditions. Aujourd’hui, le principal défi est de faire vivre les nouveaux projets de vie qui ont éclos durant cette période inédite de crise sanitaire. Les solutions de planification financière sont les meilleurs vecteurs pour appréhender avec sérénité le monde teinté d’incertitude. Elles offrent un cadre clair et dynamique pour prioriser ses attentes, pour évaluer la soutenabilité de ses projets en fonction de différents scénarios et pour mettre en place les instruments adéquats pour parvenir à les réaliser.
La planification financière apporte de la sérénité et de la visibilité, en particulier en temps de crise. Les personnes qui y ont eu recours ont établi des objectifs clairs et un calendrier précis pour les réaliser. Elles connaissent leurs différents scénarios, les leviers sur lesquels elles peuvent travailler et les points auxquels elles doivent être attentives. Ce cadre structurant leur permet d’appréhender avec calme des événements déstabilisants, comme ceux que nous vivons aujourd’hui, et de ne pas dévier du cap qu’elles ont elles-mêmes défini.
Les études de planification portent sur des durées d’observation de 20 à 30 ans. Elles intègrent des hypothèses prudentes et sont testées en fonction de différents scénarios plus ou moins pessimistes. Mais, quel que soit le scénario envisagé, quand on se projette sur des périodes aussi longues, on intègre le fait que l’on ne naviguera pas toujours dans un environnement économique de beau temps et que l’on ne bénéficiera pas en permanence des vents porteurs des marchés financiers. C’est la raison pour laquelle un événement isolé n’influence en principe pas les anticipations à long terme.
Il est toujours opportun de mettre en place des solutions permettant de mettre en œuvre ses projets, de protéger son patrimoine ou d’anticiper les éventuels aléas de la vie. Mais il est vrai que les grandes épreuves collectives, comme la crise sanitaire actuelle qui nous a tous ébranlés par son caractère soudain et inopiné, jouent parfois un rôle d’aiguillon ou d’accélérateur.
La période de confinement a été propice pour se recentrer sur ses valeurs clés et pour avancer dans des projets de vie souvent remis à plus tard. De cette période de réflexion émanent des aspirations multiformes et toujours très personnelles. Certains mettent l’accent sur la constitution de patrimoine ou sur l’acquisition d’un bien immobilier. D’autres sur la réduction du temps de travail ou sur la prise d’une retraite anticipée. D’autres, encore, sur des investissements plus locaux ou plus durables. Dans un registre plus grave, la crise du COVID-19 a aussi remis sur le devant de la scène les besoins de protection contre les événements imprévisibles de la vie et l’importance de bien préparer sa succession.
Les principales mesures d’une planification à long terme sont une diversification optimale de ses actifs financiers en partenariat avec son conseiller Private Banking; l’amélioration de sa prévoyance professionnelle par des rachats d’années de cotisations, ce qui constitue aussi une forme de diversification d’investissement; l’amélioration des plans de caisse de pensions lorsque les entreprises proposent cette option; la souscription à des prestations de prévoyance liée (3A) et leur alimentation à concurrence des maximums fiscalement déductibles annuellement en fonction de son statut; le maintien de la valeur de ses biens immobiliers par le biais de frais d’entretien fiscalement déductibles.
Il est vrai que la crise du COVID-19 a mis en exergue la fragilité de certaines situations, notamment en matière de couvertures d’assurances. Dans ce cadre, la réalisation d’une analyse de prévoyance permettrait d’avoir une plus grande visibilité sur les points sensibles.
De plus, l’hospitalisation et l’éloignement, avec parfois l’impossibilité de communiquer avec ses proches, soulignent l’importance de mettre en place des mesures organisationnelles, comme des directives anticipées en cas d’inaptitude ou des dispositions successorales. Même si ces sujets sont difficiles à aborder, il est important d’en parler plutôt trop tôt que trop tard.