Sur sa lancée de 2021, le franc cartonne

Le franc s'est renforcé l'an dernier, notamment par rapport à l'euro, malgré une croissance solide. Explications.

En dépit d’une croissance mondiale solide, le franc s’est renforcé en 2021. Une tendance qui se poursuit en ce début d’année marqué par des tensions boursières et géopolitiques. Que vous soyez investisseur, touriste ou responsable d’entreprise, il est trop tôt pour compter sur un affaiblissement marqué de notre devise. Notamment contre l’euro.

Refuge, mais pas seulement...

L’an dernier, après un premier trimestre difficile, le renforcement de notre monnaie a repris, et ce malgré des interventions répétées de la Banque nationale suisse au premier semestre. Devise refuge par excellence, le franc a gardé la faveur de la cote, alors même que la croissance mondiale accélérait et que les marchés boursiers grimpaient. L’incertitude sanitaire et le rebond de nos exportations – qui se traduit par des entrées régulières de francs dans les comptes des entreprises – ont contribué à l’intérêt pour notre devise. Et le mouvement s’accentue avec la volatilité des bourses et la situation en Ukraine.

Le renforcement est particulièrement sensible par rapport à l’euro. La monnaie unique a notamment été fragilisée par une inflation plus forte dans la zone euro qu’en Suisse et par un ralentissement plus marqué de la croissance au tournant de l’année. Le mouvement est d’autant moins étonnant que le différentiel de rendement négatif entre les emprunts de référence allemands et ceux de la Confédération n’incite guère à investir en euros.

Une question d'inflation

À quoi doit-on s’attendre pour cette année? L’inflation européenne restera supérieure à celle de la Suisse, sans pour autant forcer la Banque centrale européenne à relever ses taux d’intérêt. Si l’on ajoute, outre les tensions géopolitiques, quelques incertitudes sur la vigueur de la reprise et une volatilité accentuée sur les marchés boursiers, il semble prématuré de miser sur une dépréciation marquée du franc dans la gestion de son portefeuille ou de son entreprise.

 Article paru dans 24 Heures, le 31 janvier 2022