Evoé Wine Technologies propose une puce pour ‘tracker’ ses bouteilles.
Hébergée dans l'incubateur de l'école hôtelière de Lausanne et soutenue par la Fondation pour l'Innovation Technologique (FIT) la start-up Evoé Wine Technologies offre une gestion simplifiée de cave à vin.
Pouvoir se procurer rapidement LA bouteille appropriée pour son dîner, ou s’assurer qu’elle est disponible dans sa cave et à maturité pour être bue. Le tout, en un clic. Cette idée est née en 2013 de l’entrepreneur suisse Jean-Pierre Rosat, aujourd’hui président d’Evoé Wine Technologies. L’intérêt: «s’assurer une immobilisation financière minimale, et un grand choix, éviter de se retrouver avec un vin qu’on n’aime plus en trop grande quantité dans sa cave. Et pouvoir obtenir la bouteille adaptée aux circonstances: climat, température, repas ou moment, saison…», explique Olivier Beaumont, CEO d’Evoé Wine Technologies.
Cet ingénieur, aujourd’hui business angel, a toujours travaillé dans les secteurs industriels où la recherche et développement occupait une place prépondérante. C’est tout naturellement qu’il a pris la direction d’Evoé Wine, qui combine plusieurs technologies.
Pour pouvoir gérer sa cave et savoir précisément ce qui y figure, Evoé Wine Technologies propose un système d’étiquetage de chaque bouteille par une puce électronique, ainsi que la diffusion, à partir d’une simple photo de l’étiquette, d’informations précises (sol, cépage, élevage, bouquet et conseils de dégustation).
Chaque puce -un autocollant qui à terme vaudra quelques dizaines de centimes- s’applique sur une bouteille ou est livré avec la bouteille achetée via Evoé. Une borne wifi permet de contrôler l’entrée et la sortie de la bouteille de la pièce et une application centralise le tout. Elle offre une gestion précise de sa cave en ligne et la possibilité de faire des commandes.
«Beaucoup de consommateurs achètent du vin sans savoir quand le boire, à quel moment il arrive à maturité. Ces informations existent de façon disparate sur Internet. Nous les centralisons et les fournissons sur-mesure», explique Olivier Beaumont. Et les possibilités de gestion de cave offertes par l’application sont multiples, pour les particuliers comme pour les professionnels: optimisation, conseils par un sommelier, échanges de vin entre particuliers, alertes personnalisées, échanges avec une communauté de passionnés…
Evoé Wine combine des appareils et une technologie unique, mais dispose aussi de son propre e-commerce de vins. «Les deux ne sont pas liés, les gens pourront bien entendu commander leur vin ailleurs que chez nous», assure Olivier Beaumont, qui cherche à concentrer son offre sur les produits moyens à haut de gamme.
L’application est gratuite, la marge de l’entreprise est réalisée sur les équipements techniques et la vente de vin. La borne wifi sera entièrement réalisée dans le canton de Vaud, «Nous y avons trouvé des partenaires pour l’ensemble des composants électroniques», se réjouit Olivier Beaumont.
La start-up née en 2013 sous le nom de ‘La cave vivante’ a depuis fait du chemin et validé sa technologie. Elle est est aujourd’hui hébergée dans l’innopôle de l’Ecole Hôtellière de Lausanne, à deux pas de sa cave-école et au milieu de son écosystème de start-up spécialisées dans la restauration et le service.
Outre Olivier Beaumont, elle compte deux autres associés, Lorena Dumitru, sommelière et Mathieu Nidegger, également sommelier, diplômé d’HEC Lausanne possédant un solide background financier.
En novembre 2015, elle a obtenu un prêt Early de la FIT. «C’est ce qui va servir à produire notre borne de façon industrielle et à la commercialiser à des centaines ou des milliers d’exemplaires», explique Olivier Beaumont. L’autre axe de développement consistera à mettre sur pied une offre dédiée aux professionnels. Et sans doute, dans un troisième temps, trouver un système qui permette d’exploiter les données recueillies auprès des utilisateurs. La révolution du vin ne fait que commencer!
La FIT a comme objectif d’apporter un soutien au développement de projets technologiques innovants, ses aides sont conditionnées à une collaboration avec une Haute Ecole de Suisse occidentale. La BCV est aux côtés de la Fondation depuis ses débuts. En 2013, la contribution annuelle de la Banque est passée de 50 000 à 500 000 francs; une somme qui sera renouvelée pendant dix ans, afin de permettre à la FIT d’élargir ses soutiens. |
Camille Andres, rédactrice, pour la BCV