Le taux de conversion va baisser sur les prestations surobligatoires.
Les caisses de pensions qui offrent des prestations surobligatoires (allant au-delà du minimum légal) ont entamé une diminution de leur taux de conversion, synonyme de baisse des rentes. Pourquoi?
Le taux de conversion permet de convertir le capital épargne du 2e pilier en rente à la retraite. Si l’avoir de vieillesse est de CHF 500 000 à la retraite et que le taux de conversion est de 6%, la rente annuelle sera de CHF 30 000.
Le taux de conversion est principalement influencé par deux facteurs: l’espérance de vie et le rendement attendu. La première est basée sur des analyses statistiques. L’espérance de vie utilisée est celle constatée au cours d'un temps donné, c’est-à-dire des personnes décédées durant cette période (p. ex. entre 2000 et 2010). Il s’agit ainsi de données passées qui ne représentent pas tout à fait l’espérance de vie attendue de la génération partant bientôt à la retraite; mais celle-ci peut aussi être extrapolée. Lorsque le taux de conversion est jugé surestimé, les caisses de pensions constituent des réserves au fil du temps.
L’espérance de rendement s’applique sous la forme d’un taux d’intérêt technique qui est un taux d’actualisation correspondant aux rendements futurs sur le long terme que la caisse de pensions pourrait obtenir en fonction de la performance prévisionnelle de ses placements, ceci avec une marge de sécurité adéquate. Ce taux est déterminé par chaque caisse de pensions avec une borne supérieure fixée par une directive actuarielle (DTA 4).
Les récentes diminutions du taux de conversion proviennent d’une anticipation de baisse des rendements futurs et donc du taux d’intérêt technique. En 2020, l’utilisation de nouvelles tables de mortalité devrait accroître ce phénomène, avec un objectif: pérenniser les rentes pour les futurs retraités.
Publié dans 24 Heures le 9 décembre 2019