L'once d'or s’éloigne du seuil des 1200 dollars.
À l’instar des marchés des actions, les matières premières ont, elles aussi, leurs secteurs plus défensifs et l’allocation sectorielle prend tout son sens particulièrement durant des périodes chahutées, comme celle que nous vivons actuellement. Les craintes de ralentissement économique, notamment en Chine, et les tensions sur les taux d’intérêt américains entraînent une hausse généralisée de l’incertitude et, partant, de la volatilité sur les marchés. Les matières premières, bien qu’elles n’affichent pas de pertes majeures, subissent le contrecoup de cet environnement. Sur le mois écoulé, l’indice BCOM a ainsi perdu environ 3%, ce qui conduit à une performance légèrement négative depuis le début de l’année.
Si la première partie de l’année, en fait jusqu’à fin septembre, avait vu l’énergie dépasser nettement les autres secteurs, les incertitudes semblent désormais prendre le dessus et sérieusement entamer la performance des secteurs plus cycliques. Le cours du baril de Brent est revenu vers les 70 dollars, alors qu’il avait flirté quelques semaines plus tôt avec les 85 dollars. Les métaux industriels, cycliques eux aussi, souffrent également. À l’inverse, la partie défensive de cet univers d’investissement semble reprendre vie. L’or, valeur refuge par excellence, tire ainsi son épingle du jeu, avec une once qui s’éloigne du seuil des 1200 dollars. L’agriculture s’en sort bien également. Mauvais élève de ces deux dernières années, ce secteur non seulement résiste bien, mais affiche même une progression sur le mois écoulé et il est susceptible de signaler un retournement plus marqué.
Néanmoins, une éventuelle poursuite de cette rotation dépendra des conditions macro-économiques. Historiquement, une poursuite de la croissance avec, qui plus est, quelques pressions inflationnistes, a souvent été favorable aux secteurs cycliques.
Publié sur le site 24 Heures le 7 novembre 2018