Selon l’enquête conjoncturelle de printemps de la CVCI, plus d’un tiers des entreprises considèrent que la marche de leurs affaires est bonne, voire très bonne.
Mieux que prévu. Les uns après les autres, les indicateurs économiques soulignent l’embellie de l’économie vaudoise. L’enquête conjoncturelle de printemps de la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie confirme la tendance donnée par les prévisions du PIB vaudois (+1,7% en 2017 et +2,1% en 2018): le moral des entrepreneurs s’améliore. Ainsi, 35% d’entre eux qualifient leur marche des affaires de bonne à très bonne contre 23% il y a encore un an. Et 30% pensent qu’il en ira encore ainsi cette année.
Alors oui, la visibilité n’est toujours pas très bonne, mais Patrick Zurn, responsable de projet à la CVCI, constate «une importante variation entre la situation en automne dernier et celle de ce printemps, ce qui confirme un changement positif dans la perception de la situation».
L’embellie n’est pourtant pas visible dans tous les secteurs de l’économie. Les entreprises qui vivent du marché intérieur ont un meilleur moral que celles dépendant des exportations. Les services se portent mieux que l’industrie. Et le bassin lémanique envisage les mois à venir plus sereinement que l’arc jurassien ou le Chablais. Mais, si les nuages stagnent sur l’industrie, ils sont moins menaçants que l’an dernier. Dans ce secteur encore touché par le franc fort, les entrepreneurs sont moins nombreux désormais à envisager l’année qui vient comme difficile à très difficile (35% contre 45% pour 2016). Les effets de l’amélioration de la conjoncture mondiale se font aussi sentir ici.
Ce frémissement se lit notamment lorsqu’il s’agit d’évaluer comment se portent chiffre d’affaires et bénéfices. Les entrepreneurs vaudois s’attendent ainsi à une année 2017 meilleure que 2016 qui, elle-même, s’est avérée meilleure que prévu. Globalement, quatre sur cinq s’attendent à une hausse relativement forte de leur chiffre d’affaires et 44% visent au moins des bénéfices stables. Dans l’industrie, l’enquête révèle un bond des attentes. 80% des entreprises parlent de bénéfices stables ou en hausse pour 2017. Mais il est vrai, relativise Patrick Zurn, que «l’on partait de très bas, les marges étant fortement sous pression depuis l’abandon du taux plancher euro-franc».
«Nous notons que les entreprises peinent encore à investir». L’embellie ne s’est pas encore vue dans cet indicateur important de la confiance des acteurs dans l’économie. L’enquête révèle qu’il y a aujourd’hui toujours davantage d’entreprises qui évoquent une réduction de leurs investissements que de celles qui pensent les augmenter. «Preuve de la poursuite de la baisse des marges», relève Patrick Zurn. Et pas seulement dans l’industrie. «La situation est la même dans les services qui enregistrent aussi une pression sur les prix». Et de citer l’exemple du commerce de détail.
En ce qui concerne les effectifs, la situation est stable à légèrement positive. «Ce qui signifie qu’une dégradation sur le marché de l’emploi n’est pas à craindre pour l’instant». Mais attention à un surplus d’optimisme, car l’écart entre les prévisions et l’évolution enregistrée s’est légèrement creusé ce printemps. Cela dit, les données dessinent une tendance positive «fiable».
«Il est intéressant de noter, souligne Guy-Philippe Bolay, directeur adjoint de la CVCI, que les chiffres d’affaires ou les bénéfices sont meilleurs que la marche des affaires, qui relève, elle, davantage d’une perception globale de la situation». Et d’évoquer les incertitudes politiques ou économiques mondiales importantes pour une économie ouverte comme l’est celle vaudoise et «qui a besoin de cette ouverture».
D’ailleurs, lorsqu’elles dressent une liste de leurs préoccupations, les entreprises du canton citent en premier lieu la situation économique générale. Mais preuve de l’amélioration en cours, ce souci caracole un peu moins en tête. Les difficultés à rester compétitif occupent le deuxième rang et la recherche de nouveaux clients le troisième, une crainte surtout pour les entreprises des services et de petite taille. Ce trio n’a pas quitté le podium depuis neuf ans. A noter que la cherté du franc a reculé et que la difficulté à recruter a, elle, progressé.
Enfin, dans son enquête de printemps, la CVCI a tenu à faire le point sur l’évolution de l’absentéisme sept ans après son dernier sondage sur ce thème. Il en ressort que le taux d’absentéisme est relativement stable, mais qu’il existe cependant là aussi de grandes différences sectorielles et selon la taille des entreprises. Trois entreprises sur dix ont pris des mesures pour cerner la problématique.
Anne Gaudard, rédactrice, BCV
Communiqué de presse de la CVCI du 1er mai 2017: L'année 2017 s'annonce positive pour les entreprises vaudoises
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