Parmi les différentes branches de l'économie vaudoise, la chimie-pharma, la construction et l’hôtellerie-restauration pourraient afficher, cette année comme l’an prochain, une croissance marquée (au-delà de +2%).
L’économie vaudoise se montre résistante face au ralentissement de la conjoncture mondiale. La croissance est attendue à 1,4% cette année dans le canton, selon les dernières prévisions du CREA publiées par la BCV, l’État de Vaud et la CVCI. Malgré une baisse de régime par rapport à 2018 (+2,9%), la dynamique reste ainsi positive. Pour 2020, les prévisions tablent sur une croissance stable, à 1,5%, dans le canton. L’environnement mondial reste, quant à lui, marqué par de nombreuses incertitudes.
La révision à la baisse des prévisions du Fonds monétaire international (FMI) témoigne de l’ampleur du ralentissement de la dynamique conjoncturelle. La croissance mondiale pour 2019 est maintenant attendue à 3,0%, contre 3,7% prévus une année auparavant, et s’inscrit à son rythme le plus bas depuis 2010. Lié notamment aux tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis et au manque de dynamisme de la zone euro, ce ralentissement concerne toutes les régions du monde. Pour 2020, le FMI table sur une légère amélioration de la croissance mondiale, à 3,4%. Cependant, cette prévision a également été abaissée (-0,3 point de pourcentage par rapport à il y a une année).
En ce qui concerne la Suisse et le canton, les effets de la faiblesse des marchés d’exportation et le renforcement du franc par rapport à l’euro depuis l’an dernier brident les exportations et freinent les investissements. Cependant, ces effets sont en partie contrebalancés par la bonne tenue des branches actives sur le marché intérieur. Ainsi, les prévisions de la croissance vaudoise pour 2019 ont certes été revues à la baisse, de 2,1% il y a une année à 1,4% actuellement, mais le scénario reste loin de celui d’une croissance nulle ou de celui d’une récession. Les prévisions pour le canton sont proches de celles pour l’ensemble de la Suisse, soit +1,2% pour 2019 et +1,4% pour 2020. Toutes les données ont été corrigées des effets des grandes manifestations sportives internationales.
Le climat conjoncturel reste caractérisé par un degré d’incertitude élevé. La possibilité d’une escalade dans les tensions commerciales est l’un des facteurs de risque présent, malgré les discussions entre la Chine et les États-Unis. En ce qui concerne la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE), les inconnues restent nombreuses. À cela s’ajoute l’instabilité liée aux divers foyers de tension géopolitique dans le monde. Sur le plan suisse, une poursuite de l’appréciation du franc, en tant que valeur refuge, n’est pas exclue, tandis qu’une certaine incertitude est présente dans l’évolution des relations avec l’UE.
En ce qui concerne les branches, la chimie-pharma ainsi que la construction et l’hôtellerie-restauration pourraient afficher, cette année comme l’an prochain, une croissance marquée (au-delà de +2%). Une croissance modérée (entre +0,5% et +2%) est attendue en 2019 et en 2020 dans les services aux entreprises et les activités immobilières, dans les services financiers ainsi que dans les services publics et parapublics.
Dans les transports et les télécommunications, une légère accélération est prévue, avec une progression modérée (entre +0,5% et +2%) de l’activité en 2020 après une stagnation en 2019 (évolution entre -0,5% et +0,5%). À l’inverse, dans l’industrie des machines et l’horlogerie, une croissance marquée cette année pourrait céder la place à une croissance modérée l’an prochain. De même, un ralentissement est attendu dans le commerce, avec une croissance modérée en 2019 et une stagnation en 2020.
Le PIB est un indicateur essentiel pour évaluer le dynamisme d’une économie. Le PIB vaudois est publié depuis 2009. Pour garantir un calcul rigoureux et transparent, la BCV, l’État de Vaud, représenté par le Service de la promotion de l'économie et de l'innovation et Statistique Vaud, ainsi que la CVCI ont mandaté l’Institut CREA d’économie appliquée de la Faculté des HEC de l’Université de Lausanne. La méthodologie du CREA intègre notamment les estimations des PIB cantonaux de l’Office fédéral de la statistique et, depuis l’automne 2014, le nouveau système de comptabilité nationale, SEC 2010. Depuis janvier 2019, les données sont corrigées des retombées des grandes manifestations sportives internationales, introduites dans les comptes nationaux en 2017.
Depuis 2011, le PIB vaudois est publié quatre fois par an (prochaine parution: janvier 2020). Responsables de l’économie privée et décideurs politiques disposent ainsi en tout temps de données et de prévisions à jour, afin de pouvoir mieux préparer leurs décisions et piloter leurs projets.