La crise du COVID-19 touche toutes les branches. Une majorité des entreprises pense maintenir le télétravail à long terme.
Les entreprises vaudoises ne voient pas le bout du tunnel. Selon l’enquête conjoncturelle d’automne de la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie (CVCI), 36% d’entre elles jugent la marche de leurs affaires mauvaise ou très mauvaise, alors que seules 21% la considèrent bonne et 2% très bonne. En ce qui concerne les perspectives pour les six prochains moins, le pessimisme prédomine dans des proportions similaires.
La détérioration des perspectives économiques en raison de la crise provoquée par la pandémie de COVID-19 s’observe surtout dans la dégradation de la marge d’autofinancement des entreprises et dans la baisse de voilure de leurs plans d’investissement. Seules 29% des entreprises envisagent de procéder à des investissements l’an prochain, soit près d’un cinquième de moins qu’une année auparavant. «Un recul s’observe aussi au niveau des montants, ajoute Patrick Zurn, responsable économique à la CVCI. Même si les conséquences ne se feront sentir que plus tard, ce n’est pas une bonne nouvelle.»
Malgré les mesures de soutien prises par les autorités, comme le chômage partiel, un quart des entreprises ont diminué leurs effectifs cette année. Bien que des réductions de postes restent envisagées, principalement dans l’industrie, la dégradation du marché de l’emploi pourrait se tempérer l’an prochain, relève Patrick Zurn. Trois quarts des entreprises sondées prévoient une évolution stable des effectifs en 2021. Les prévisions sont cependant à considérer avec retenue: la visibilité est très faible et le sondage a été effectué avant les mesures de reconfinement partiel dans le canton.
Pour les entreprises vaudoises, la dégradation des perspectives est plus marquée que lors de la récession mondiale de 2009, survenue dans le sillage de la crise financière. L’enquête conjoncturelle confirme ce que montrent d’autres indicateurs, comme l’évolution du PIB vaudois: la crise touche l’ensemble des branches de l’économie, aussi bien celles qui sont tournées vers la clientèle étrangère que celles qui sont actives sur le marché domestique. Lors de la crise de 2009, ces dernières avaient moins ressenti les effets de la récession mondiale et constitué un facteur de soutien pour la conjoncture vaudoise.
Le télétravail semble, quant à lui, gagner du terrain, selon un volet du sondage de la CVCI consacré à ce thème. Grâce à l’expérience faite pendant la crise, seules 17% des entreprises pensent ne pas conserver ce mode d’organisation une fois celle-ci terminée. À titre de comparaison, avant la crise, 36% des entreprises ne pratiquaient pas le télétravail.
Les avantages relevés par les entreprises vaudoises concernent principalement la réduction du stress lié aux déplacements (66%), un meilleur équilibre entre vie privée et professionnelle (59%) ainsi qu’une augmentation de la satisfaction des collaboratrices et collaborateurs (59%). Quant aux principaux défis, ils concernent la communication interne (51%), la protection des données et la cybersécurité (42%) ainsi que le contrôle du respect des horaires de travail (30%). La mise en place de l’infrastructure nécessaire a également été une gageure pour un tiers des entreprises sondées.