L’arrivée sur le marché de vaccins devrait permettre une amélioration de la situation cette année et à l’économie de retrouver le chemin de la croissance.
Le ciel s’éclaircit quelque peu pour l’économie vaudoise. Elle a mieux supporté que prévu le choc de la crise du COVID-19 en 2020, avec un recul du produit intérieur brut (PIB) estimé à 3,4%, selon les dernières estimations du CREA publiées par la BCV, l’État de Vaud et la CVCI, alors que la baisse était anticipée à environ 5% dans les prévisions précédentes. Pour cette année, si le degré d’incertitude reste élevé, en raison notamment de la diffusion de nouveaux variants du virus SARS-Cov2, l’arrivée sur le marché de vaccins devrait permettre une amélioration de la conjoncture et une croissance de 2,2%. La reprise devrait se poursuivre et se raffermir en 2022, avec une croissance anticipée à 3,5%.
La pandémie de COVID-19 continue de peser sur la conjoncture mondiale. Malgré la deuxième vague de contamination en automne et les mesures d’endiguement prises dans de nombreuses régions du monde, le second semestre a été meilleur que prévu, relève le Fonds monétaire international (FMI) dans sa mise à jour des perspectives de l’économie mondiale de janvier. Notamment, ces mesures ont été moins drastiques que celles prises au printemps et des soutiens à l’économie ont été mis en place dans de nombreux pays. Alors qu’il anticipait en octobre une contraction du PIB mondial de 4,4% en 2020, le FMI a revu à la hausse son estimation pour l’an dernier, à -3,5%. Ses prévisions de croissance ont aussi été relevées de 0,3 point de pourcentage pour 2021, à 5,5%, et sont restées inchangées pour 2022, à 4,2%.
Moins souffert que d’autres
La Suisse, comme le canton, a moins souffert de la crise que de nombreuses autres économies. Sur les plans national et cantonal, l’évolution va dans le même sens, avec un recul du PIB en 2020 de 3,3% en Suisse, selon les estimations du Secrétariat d’État à l’économie (SECO), et de 3,4% dans le canton. Cette année et l’an prochain, la croissance dans le pays est attendue respectivement à 3,0% (Vaud: 2,2%) et 3,1% (Vaud: 3,5%). La situation reste tendue, en particulier dans certaines branches de l’économie du canton, comme le montrent les indicateurs de la Commission Conjoncture vaudoise: le moral des entreprises reste ainsi très négatif dans l’industrie et dans l’hôtellerie-restauration. La situation est cependant tempérée par les mesures mises en place par la Confédération et le Canton: notamment, le chômage temporaire, les crédits COVID-19 pour les entreprises et les start-up ainsi que, depuis cette année, les aides pour les cas de rigueur.
Les prévisions doivent être considérées avec prudence en raison du degré d’incertitude qui reste élevé. L’apparition de nouveaux variants plus contagieux et des campagnes de vaccination qui ne progressent pas toujours au rythme souhaité rendent plus difficile la maîtrise de la pandémie. L’évolution de la politique américaine, notamment vis-à-vis de la Chine, avec l’arrivée d’une nouvelle administration constitue une autre incertitude. Sur le plan suisse, d’autres facteurs de risque résident dans la possibilité d’une appréciation du franc en tant que valeur refuge ou dans une certaine incertitude en ce qui concerne l’évolution des relations avec l’Union européenne (UE).
Quatre publications par an
Le PIB est un indicateur essentiel pour évaluer le dynamisme d’une économie. Le PIB vaudois est publié depuis 2009. Pour garantir un calcul rigoureux et transparent, la BCV, l’État de Vaud, représenté par le Service de la promotion de l'économie et de l'innovation et Statistique Vaud, ainsi que la CVCI ont mandaté l’Institut CREA d’économie appliquée de la Faculté des HEC de l’Université de Lausanne. La méthodologie du CREA intègre notamment les estimations des PIB cantonaux de l’Office fédéral de la statistique. Depuis janvier 2019, les données sont corrigées des effets des grandes manifestations sportives internationales, introduits dans les comptes nationaux en 2017.
Depuis 2011, le PIB vaudois est publié quatre fois par an (prochaine parution: avril 2021). Responsables de l’économie privée et décideurs politiques disposent ainsi en tout temps de données et de prévisions à jour, afin de pouvoir mieux préparer leurs décisions et piloter leurs projets.