Alors que les difficultés de recrutement restent une réalité, les PME vaudoises hésitent à réduire leur main-d’œuvre, bien qu’elles soient attentives à leurs coûts dans un climat conjoncturel sans élan.
Les PME vaudoises ont pris les devants face à un environnement conjoncturel manquant d’élan et aux obstacles à leurs affaires. Principal remède mis en œuvre: la réduction des coûts. Quelque 38% des entreprises interrogées dans le cadre d’un sondage représentatif réalisé entre fin juin et début juillet par la cellule Études et analyses clients de la BCV (226 réponses, marge d’erreur 6,5%) ont déjà pris des mesures allant dans ce sens et 33% l’ont déjà prévu ou y pensent. L’autre mesure phare réside dans la diversification des produits et services, déjà mise en œuvre par 20% et imaginée par 47% d’entre elles. La recherche de nouveaux marchés ne se place pas loin derrière (respectivement 16% et 42%).
En revanche, la réduction des effectifs ne fait pas partie des pistes les plus privilégiées par les PME vaudoises. Quelque 16% des entreprises interrogées y ont eu recours et seulement 7% l’étudient de manière plus ou moins concrète. Pour 25% des entreprises, ce ne serait pas utile et, pour 52%, pas possible ou imaginable. Le marché du recrutement reste tendu, malgré une légère détente au cours des derniers trimestres, et les difficultés de recrutement continent de faire partie des cinq principaux obstacles que rencontrent les entreprises. À 3,7% en juillet dans le canton (2,3% en Suisse), le taux de chômage reste bas et trouver des collaboratrices et des collaborateurs pour les postes ouverts n’est souvent pas simple pour les employeurs.
Le principal obstacle à la marche de leurs affaires mentionné par les entreprises reste toutefois l’inflation, qui pèse sur les marges. Face à cela, la hausse des prix est cependant une réponse difficile à mettre en œuvre. Quelque 10% des entreprises ont fait le pas et 26% y pensent de manière plus ou moins concrète. Mais, pour 41%, adapter les tarifs n’est pas possible; en effet, une telle mesure peut rendre l’entreprise moins compétitive.
De même, adapter les circuits d’approvisionnement ne fait pas partie des mesures les plus souvent envisagées. Si 8% des entreprises ont eu recours à cette solution et 19% l’étudient ou prévoient d’agir en ce sens, 44% ne la jugent pas utile et 22% estiment qu’elle est impossible à mettre en œuvre.
Du côté des entreprises qui exportent (près d’une sur cinq) ou qui importent (un tiers), la problématique des taux de change est plus ancrée dans le quotidien. Parmi ces dernières, moins de 20% s’assurent contre les risques de change. Il n’y a pas de différence significative entre les entreprises qui exportent (17%) et celles qui importent (16%).