Les taux d’intérêt s’inscrivent toujours à un niveau historiquement très bas. Ces derniers mois, ils sont toutefois légèrement remontés.
À ne s’intéresser qu’aux nombres quotidiens de contaminations, d’hospitalisations et de décès, au taux d’incidence, aux nouveaux variants, aux progrès de la vaccination ainsi qu’aux dommages à l’économie et aux remèdes pour les soulager, on l’avait oubliée. Mais, début 2021, l’inflation refait parler d’elle. Non qu’elle soit revenue en force. Mais les marchés financiers se sont inquiétés de son retour.
Certains intervenants sur les marchés – en particulier aux États-Unis – craignent en effet que le cocktail à base de forte reprise économique, de freins toujours présents dans les chaînes de production et de logistique ainsi que de liquidités abondantes injectées dans l’économie par les banques centrales ne se traduise par une flambée des prix. Jusqu’ici, la Réserve fédérale américaine semble toutefois être parvenue à tempérer le risque de surchauffe.
Plus forte hausse des prix depuis 2008 aux États-Unis
Cela dit, aux États-Unis, les prix ont connu en avril leur plus forte hausse en rythme annuel (+4,2%) depuis 2008. Dans la zone euro, les prix à la consommation sont aussi repartis à la hausse (+1,6%). En Suisse, l’évolution est sensiblement plus timide: en avril, le renchérissement s’est inscrit à 0,3% en rythme annuel. Cependant, c’était aussi la première fois depuis février 2020 qu’il repassait en territoire positif.
Cette évolution n’est pas restée sans effet. Aux États-Unis, le rendement des bons du Trésor à 10 ans est passé de 0,9% en décembre 2020 à 1,6% en avril 2021. Les taux hypothécaires américains ont suivi le même mouvement. En Suisse, le rendement des obligations à 10 ans de la Confédération est remonté, de -0,5% en décembre 2020 à -0,2% en avril 2021. Sur le marché hypothécaire, ce sont les taux fixes à long terme qui se sont légèrement tendus. Selon les données de la Banque nationale suisse (BNS), le taux d’intérêt pour les nouvelles hypothèques à 10 ans était passé de 1,25% en décembre 2020 à 1,37% en mars 2021.
Il reste que, en Suisse, la force du franc aidant, les perspectives ne vont guère dans le sens d’une flambée des prix à court terme. Et ce, malgré la remontée récente de l’indice des prix à la consommation. Ainsi, les économistes interrogés par le Centre de recherches conjoncturelles (KOF) de l’École polytechnique fédérale de Zurich n’attendent pas de hausse notable de l’indice des prix à la consommation et du rendement des obligations à 10 ans de la Confédération dans un avenir proche.
De ce fait, les taux hypothécaires pourraient certes remonter quelque peu. Si un plancher semble avoir été atteint, leur hausse dans un horizon prévisible devrait toutefois rester contenue. De plus, ils devraient rester très bas en comparaison historique: au début des années 2000, le taux hypothécaire moyen publié par l’Office fédéral du logement était proche de 4,0%. Aujourd’hui, il est inférieur à 1.3%.