Un hackathon rassemble des équipes dont l’objectif est de tester une idée et de produire un prototype d’application en quelques heures ou jours.

Entreprises 7 septembre 2017

«Un hackathon aide à réfléchir autrement»

Douglas Finazzi et son équipe ont gagné le hackathon de Genève, organisé en mai dernier avec l’association The Shared Brain. Alors que l’événement est reconduit à Lausanne, rencontre avec ce jeune étudiant à HEC Lausanne pour comprendre ce que lui a apporté cette expérience.

Votre projet a gagné le hackathon de Genève sur le thème de la mobilité, pouvez-vous nous expliquer en quoi il consiste?

Douglas Finazzi: «C’est une application pour cyclistes urbains, afin de les aider à trouver des itinéraires pour quitter le trafic lorsqu’il est dense, et ‘gamifier’ leur expérience de trajet. Par exemple plus on circule à vélo, plus on accumule des points que l’on peut ensuite échanger en bons d’achat dans des commerces. Il y a aussi des défis, par exemple pédaler à plus de X km/h. Trois types de trajets existent: speed, pour aller au plus vite, fitness, pour le parcours le plus physique, et easy, pour le parcours le plus simple. Dans le jury, il y avait la ville de Genève, mais aussi des représentants d’Uber et de Tesla, et d’autres jeunes start-ups. Ils ont aimé notre concept.

Comment avez-vous fait pour développer cela en un seul week-end?

Je suis arrivé dans une équipe avec trois personnes qui se connaissaient déjà et avaient de fortes compétences techniques, technologiques. Ma force, c’est le développement d’affaires –je finis actuellement un master d’économie et droit à HEC Lausanne, je travaille sur le développement d’une start-up de montres connectées depuis 2016.

Nous avons d’abord échangé différentes idées, et fait notre propre processus de sélection. L’idée d’une app pour cyclistes urbains a convaincu tout le monde. Nous avons ensuite fait une rapide étude, principalement à l’aide de Google: est-ce faisable, quelqu’un a-t-il déjà eu cette idée, les infrastructures nécessaires sont-elles disponibles, quel serait le marché potentiel? Ensuite il a fallu prototyper. Nous n’avons pas eu le temps de coder et programmer durant le week-end, par contre nous avons réalisé un ‘mockup’, une maquette représentative de l’application, des outils en ligne existent dans ce but. Nous avons ainsi pu présenter un prototype assez visuel.

Où en est le projet aujourd’hui, va-t-il voir le jour?

Un hackathon, selon moi, n’a pas pour but d’avoir des débouchés immédiats. Je m’y rends car j’aime faire des choses par moi-même et rencontrer des personnes de différents milieux! Aujourd’hui les membres de l’équipe sont en train de coder un prototype très simple, sorte de ‘minimal viable product’. Je pitcherai ensuite ce projet devant la ville de Lausanne puis celle de Genève pour obtenir un financement afin de l’étoffer.

Vous êtes déjà partiellement entrepreneur, qu’apprenez-vous d’une expérience comme un hackathon?

C’est un super apprentissage, des expériences comme ça, on n’en fait jamais assez. C’est stimulant et cela aide à réfléchir autrement, à chaque fois, c’est intellectuellement intéressant, on peut se creuser la tête sur un sujet. Même si on ne gagne pas, on apprend à travailler avec des gens qu’on ne croise pas tous les jours, et on apprend beaucoup de cette manière. A Genève, par exemple, j’ai collaboré avec des ingénieurs de la HEIG-VD qui ont une approche beaucoup plus pratique que ceux de l’EPFL, par exemple. Par ailleurs j’ai appris des choses: la ville de Genève est l’un des plus gros marchés en termes de ‘self service biking’, la Suisse est un des pays où l’on roule le plus à vélo. Depuis, je suis plus attentif à certaines infos quand je lis le journal, par exemple j’ai lu dernièrement que les CFF allaient mettre en place un programme de mobilité basé sur les vélos électriques.

Qu’est-ce que vous appréciez dans le travail de The Shared Brain, qui organise cet événement?

Je me rends souvent à leurs soirées de brainstorming, ils apportent une énergie peu commune en Suisse. Même si nous sommes une terre d’innovation, le monde des start-ups ici reste peu dynamique et inspirant. Nous sommes bons pour développer des technologies, mais nous n’arrivons pas à les vendre. J’ai vécu une année à Boston, j’ai été ‘mentoré’ par Michaël Gordon, gourou de l’entrepreneuriat. Je réalise qu’ici nous sommes trop modestes. The Shared Brain amène ce dynamisme, cette énergie, ces connexions, car connecter les gens et les idées demande un véritable savoir-faire. Surtout, ils sont avant tout là car ils aiment ce qu’ils font, cela se voit, et c’est communicatif.

 

 

Camille Andres, rédactrice, pour la BCV

Booster le tourisme dans le canton de Vaud.

Du 29 septembre au 1er octobre prochain, l’association The Shared Brain organise, avec le soutien de la BCV, un hackathon sur le thème du tourisme. Toute personne intéressée peut s’inscrire pour participer. Organisé sur un week-end, l’événement mettra en compétition différentes équipes pour proposer des concepts innovants destinés à dynamiser le tourisme dans le canton de Vaud. L’événement est le troisième organisé par l’association vaudoise cette année, après une première édition à Genève sur le thème de la mobilité et à Villars sur le thème du tourisme de montagne.