Pour Christoph Aeschlimann, CEO de Swisscom, la direction d'une entreprise doit placer les innovations parmi ses priorités pour ne pas passer à côté d’opportunités, en particulier lorsqu’elles créent des conflits d’intérêts avec le «core business».
Innovation et technologie, des priorités alors que l’IA ou la cybersécurité figurent parmi les principales préoccupations des responsables d’entreprises. Quelques exemples de gestion de l’innovation, avec Swisscom ou Swissto12.
Pour son Rendez-vous annuel des CFO, la BCV a accueilli ses invités et ses invitées au Millenium à Crissier. Un centre de congrès futuriste qui représentait le lieu idéal pour une journée consacrée à l’innovation et à la technologie. Une priorité, alors que l’IT, l’intelligence artificielle et la cybersécurité sont les principales préoccupations des dirigeants d’entreprises suisses, comme l’a rappelé en préambule Andreas Diemant, directeur général de la division Entreprises de la Banque.
Invité de marque, Christoph Aeschlimann a pour sa part rappelé la nécessité d’innover, y compris pour des grandes entreprises. Le CEO de Swisscom a pris l’exemple de son groupe «qui est vu comme très stable» pour prévenir qu’en cas d’immobilisme le risque est de disparaître. Il était nécessaire de se réinventer au fil des années alors que les minutes téléphoniques, qui représentaient auparavant la grande majorité des revenus, ne pèsent plus que pour 10% du chiffre d’affaires aujourd’hui.
Interrogé sur l’innovation dont il était le plus fier, le CEO de Swisscom a glissé qu’il ne pouvait pas encore en parler. Il a toutefois évoqué qu’il s’agissait d’une solution de cybersécurité plus simple à destination des PME, qui serait lancée avant l’été. Christoph Aeschlimann a aussi expliqué que la direction doit placer les innovations parmi ses priorités pour ne pas passer à côté d’opportunités, en particulier lorsqu’elles créent des conflits d’intérêts avec le «core business». Les CFO jouent un rôle très important pour dépasser le stade de l’hypothèse, a-t-il encore affirmé à l’assemblée.
Lors d’une table ronde, le fondateur de Swissto12 a levé le voile sur la manière dont une idée peut devenir un fleuron de l’industrie spatiale suisse. De l’impression 3D de composants d’antennes au lancement à venir de satellites, Émile de Rijk a raconté les nombreux changements d’avis qui ont marqué la route de sa start-up. Les clés du succès: il faut oser encore et encore, mais mettre en place des processus qui permettent de tirer des leçons des échecs.
À ses côtés, Édouard Bugnion a loué les progrès de l’écosystème d’innovation suisse. Le professeur et vice-président pour l’innovation et l’impact de l’EPFL a souligné que les centres de gravité se situaient notamment en Suisse pour la pharma, l’industrie de précision et les chaînes de production. Pascal Kiener, CEO de la BCV, a, pour sa part, expliqué que la banque était efficace pour mettre à profit les évolutions technologiques afin d’améliorer l’expérience de sa clientèle ou les communications entre les établissements.
Afin de répondre à d’autres enjeux actuels, des ateliers ont permis aux invités et aux invitées d’échanger autour des conséquences du contexte géopolitique et économique, du Real Estate Corporate Finance ou encore du patrimoine des CFO. La journée s’est terminée avec le puissant témoignage de Justine Mettraux, qui vient de signer le record féminin du Vendée Globe. La navigatrice suisse a permis de tirer des parallèles entre les exigences de sa discipline et les risques que doivent prendre les responsables d'entreprise, que ce soit face aux conditions imposées par l’océan ou par les marchés. Les nombreuses avancées technologiques ayant transformé son bateau et son sport ont aussi permis de montrer des exemples très concrets de ce que l’innovation transforme dans le monde.