La question est de savoir si les fondamentaux des matières premières ont évolué dans le bon sens ces six derniers mois.
Depuis leur correction du mois de janvier, les matières premières ont connu un rebond spectaculaire. Celui-ci les a propulsées pendant un moment à la tête des classes d’actifs en matière de performance sur 2016. Fin août, et malgré une correction durant l’été, les divers indices affichaient encore des gains d’environ 5%. Ce retournement de situation est certainement dû en grande partie à un repositionnement des investisseurs. De plus, le contexte monétaire a été passablement porteur, avec des politiques monétaires toujours très souples et, partant, un dollar plutôt en baisse.
La vraie question est de savoir si les fondamentaux ont réellement évolué dans le bon sens sur les six derniers mois, ce qui pourrait constituer une garantie de pérennité pour le mouvement. Un regard plus détaillé de l’univers des matières premières peut aider. Concernant le pétrole, la réduction des capacités de production aux Etats-Unis est claire. Cela constitue un signal positif, d’autant plus que la croissance mondiale demeure positive, évitant un écroulement de la demande. L’ajustement est lent, mais il va dans le bon sens. D’autres matières premières vivent des situations différentes. Les céréales, par exemple, affichent des inventaires massifs grâce aux excellentes récoltes de l’année. Leurs prix se sont donc à nouveau écroulés, le blé se traitant à son niveau le plus bas depuis dix ans. Au sein des métaux, le cuivre semble suivre la même tendance.
La perspective toujours plus marquée d’une hausse des taux aux Etats-Unis va doper le dollar, ce qui constitue un vent de face pour la classe d’actifs. On pourra alors distinguer les segments du marché où l’ajustement a été suffisant, ceux qui pourront résister assez pour éviter de retrouver les niveaux de janvier et confirmer une véritable nouvelle tendance haussière.
Publié le 1er septembre 2016 dans 24Heures