Face à la chute de la livre sterling, il y a des Suisses qui rient et des Suisses qui pleurent. Les amateurs d’Oxford Street et autres rues commerçantes de Londres se réjouissent de profiter d’une livre à environ 1,20 franc. Les exportateurs ou les responsables de stations de ski craignent, eux, pour leurs affaires avec les sujets de sa Gracieuse Majesté, qui ont vu le franc s’apprécier de quelque 20% depuis fin mai. Le 7 octobre, la livre a atteint son plus bas historique contre le franc à 1,15. Pour rappel, elle frôlait encore 2,50 francs durant l’été 2007. Voire 2,70 francs au début du siècle. Doit-on s’habituer à voir la livre évoluer plus près de 1 franc que de 2 francs? Prise dans la tourmente du Brexit, elle est entrée dans une période d’instabilité dont l’issue est notamment politique.
La monnaie britannique subit de plein fouet le processus de mise en œuvre de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Et le subira tant que le cadre de l’avenir économique de Londres ne sera pas fixé. Les petites phrases des politiciens de part et d’autre de la Manche influenceront encore le marché des changes ces prochains mois. Tout comme la politique monétaire de la Banque centrale. Ou encore l’attitude des investisseurs étrangers. Pour l’heure, l’économie britannique résiste. Parmi ses soutiens figure notamment le flux de touristes qu’attire… la faiblesse de la livre.
Reste qu’il y aura une vie après le Brexit. Une fois ces incertitudes levées, la livre devrait retrouver des forces. Ce ne sera pas avant 2017. Puisque Theresa May, le Premier ministre britannique, a annoncé qu’elle lancerait la procédure de divorce avant mars de l’an prochain.
Ainsi, avec une livre valant, pour les Suisses, 22% de moins que l’an dernier, le déjà fort couru Christmas shopping à Londres devrait attirer encore plus de monde cette année.
Publié le 18 octobre 2016 dans 24Heures