L’investissement dans l’or résulte davantage d’une dépense émotionnelle que rationnelle.

MARCHÉS 30 août 2016
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Une ruée sur l’or à observer de loin

L’or fait le buzz. Comme souvent lors de turbulences ou d’incertitudes, le métal jaune retrouve soudainement des couleurs. Mais le lingot est-il vraiment un bon investissement? Au-delà de ses vertus de valeur refuge en période de stress extrême, il ne faut pas oublier qu’il est improductif et volatil.

Importants achats d’ETF

Au premier semestre, les prix de l’or ont augmenté de quelque 25% pour avoisiner actuellement 1300 dollars l’once (31,10 g) – eux qui frôlaient les 2000 dollars en automne 2011. Et, si la demande a progressé de 18%, c’est en grande partie dû aux investisseurs. Les craintes liées aux taux négatifs dans les pays occidentaux, le Brexit et autres incertitudes politiques ou les doutes sur la stabilité économique expliquent en grande partie cette ruée réflexe sur l’or.

Ces investissements se sont faits par le biais de lingots, Vrenelis et autres pièces, mais pas seulement. Ils ont aussi pris le chemin de l’or dit «en papier», souvent représenté par des ETF (Exchange traded funds), des fonds cotés en bourse qui reproduisent les cours du métal jaune. Sur les 1064 tonnes d’or achetées par les investisseurs entre janvier et juin, 580 tonnes l’ont été par ce type de produits financiers qui fluctuent au gré du marché.

L’or n’est pas toujours du 24 carats

S’il est appréciable de posséder de l’or physique en période d’hyperinflation ou de déflation, entre ces extrêmes, cet actif tangible est stérile. Une valeur sûre certes, mais sans rendement, ni dividende. Pire, en période d’inflation, le métal jaune perd même de la valeur. Si vous aviez acheté de l’or en 1980, par exemple, jamais à prix constant vous n’auriez retrouvé l’entier de votre investissement.

Ainsi, l’or n’est pas toujours du 24 carats. Il résulte davantage d’une dépense émotionnelle que rationnelle. Mieux vaut donc réfléchir à d’autres refuges temporaires lorsque se présentent des périodes incertaines.

Publié le 30 août 2016 dans 24Heures