Les banques centrales, à l'instar de la Fed, n'auront d'autre choix que de s'adapter au contexte économique actuel, toujours plus rassurant.
Les derniers sondages n’en finissent pas de pointer vers une accélération de la croissance. Celle-ci touche tant les grandes économies occidentales que celles des pays émergents. Même la Suisse affiche des sondages annonçant un printemps conjoncturel.
Corollaire de ces bonnes nouvelles économiques: un repli régulier du chômage chez nos voisins et outre-Atlantique ainsi qu’une graduelle progression des prix à la consommation. L’inflation s’approche de l’objectif à long terme de la Réserve fédérale américaine (Fed) et dépasse même d’un zeste celui de la Banque centrale européenne (BCE), légèrement inférieur à 2%. Les banques centrales qui se sont montrées très stimulantes ces dix dernières années n’auront d’autre choix que de s’adapter à ce contexte plus rassurant.
La Fed, qui a déjà relevé ses taux d’intervention à deux reprises depuis la crise de 2008 (décembre 2015 et décembre 2016), accélérera le rythme. Trois hausses de taux sont envisagées en 2017, ce qui les ramènerait vers 1,5%. Et l'on ne pourra pas qualifier cette politique de contraignante, car ce chiffre restera inférieur à l’inflation et à la croissance nominale américaine.
La surprise du mois vient des discussions au sein de la BCE sur le maintien en territoire négatif du taux de dépôt au jour le jour. S’il est prématuré d’anticiper un mouvement d’ici au quatrième trimestre, c’est déjà un beau changement de cap du discours de l’établissement.
Et la Banque nationale suisse (BNS) dans tout ça? Elle doit se réjouir que la croissance mondiale se vivifie et que les pressions déflationnistes s’estompent. Mais on est loin du retour à la normale. Si l’on en croit l’évolution de ses réserves de change, la BNS continue d’intervenir sur le marché pour éviter un renforcement intempestif du franc. Ce n’est pas cette année que les taux négatifs passeront à l’histoire.
Publié le 16 mars 2017 dans 24 Heures