La Banque centrale européenne (BCE) devra réagir à une progression des prix qui s’approche de son objectif à long terme.
Depuis la crise financière de 2008, le monde a vécu «aux crochets» des banques centrales, comptant sur leurs interventions pour «sauver les banques», pour soutenir l’activité, pour fluidifier l’accès au crédit ou pour défendre une devise.
Elles ont répondu à ces attentes en orchestrant diverses mesures extraordinaires: baisse des taux à des planchers historiques, voire négatifs, rachat de dette sur le marché pour amoindrir le coût du crédit ou interventions sur le marché des changes. Il y a douze mois, alors les cours du pétrole plongeaient sous trente dollars le baril, rebelote. Tout le monde économique et financier comptait sur elles pour éviter que la phobie déflationniste ambiante ne se transforme en nouvelle récession mondiale.
La situation s’est bien bonifiée. Les cours du pétrole se sont redressés, la conjoncture mondiale s’est renforcée, le taux de chômage a reflué dans les pays occidentaux et la baisse régulière des prix à la consommation s’est transformée en graduelle progression de l’inflation.
Mais ce changement de tendance ne sera pas indolore pour les politiques monétaires des banques centrales qui restent hyper accommodantes. Comme la Réserve fédérale américaine (Fed), la Banque centrale européenne (BCE) devra réagir à une progression des prix qui s’approche de son objectif à long terme. La Fed a déjà remis l’ouvrage sur le métier en relevant en décembre dernier, la seule fois en 2016, ses taux d’intervention. Elle va accélérer la cadence cette année.
En Europe, l’urgence d’adapter la politique monétaire à une croissance plus ferme et à une inflation moins absente est moindre. La BCE devrait jouer la montre et conserver ses taux d’intervention au plancher en 2017. Et la Banque nationale suisse fera de même en laissant ses taux de référence nettement en territoire négatif jusqu’en 2018.
Publié le 2 février 2017 dans 24 Heures