Cela fait dix ans que les banques centrales soutiennent l’activité avec des taux d’intervention très bas et des mesures de relance quantitative.
Il y a dix ans, une crise financière majeure liée à l’éclatement de la bulle des prêts hypothécaires aux Etats-Unis faisait plonger les marchés mondiaux. Elle s’est rapidement transformée en un brutal ralentissement économique, ne laissant que quelques pays occidentaux à l’abri de la récession.
Cela fait dix ans que les banques centrales soutiennent l’activité en conservant des taux d’intervention très bas et en prorogeant des mesures de relance quantitative visant à alléger les coûts de financement ou à «piloter» l’évolution des devises. La Réserve fédérale américaine et la Banque centrale du Canada ont commencé à augmenter le loyer de l’argent, mais celui-ci demeure bien inférieur à l’inflation ou à la progression de la croissance de ces pays.
Les banques centrales européennes restent, elles, sur le devant de la scène. La Banque d’Angleterre laisse l’inflation s’envoler au-dessus de son objectif à long terme pour tenter de compenser les premiers effets négatifs du Brexit. Même combat en Suède où la banque centrale maintient ses taux d’intervention en territoire négatif, poursuit ses achats de dette sur le marché et s’accommode d’une croissance proche de 3% et d’une inflation supérieure à 2%.
La Banque centrale européenne (BCE) joue aussi la montre. La croissance de la zone euro dépasse son potentiel à long terme depuis plus de deux ans, l’inflation s’installe au-dessus de 1% et la politique monétaire reste extrêmement stimulante. Mais la BCE ne devrait rien changer avant le printemps 2018, si ce n’est quelques adaptations sur les mesures de relance quantitative.
Tant mieux pour nous, car ainsi la politique monétaire de la Banque nationale suisse ne devrait pas non plus changer de sitôt; intervenir avant la BCE risquerait de renforcer le franc, ce qui n’est pas souhaitable.
Publié sur le site 24 Heures le 13 septembre 2017