Parmi les métaux industriels, le cuivre est le plus traité.
On a beaucoup parlé du rally boursier engendré par l’élection de Donald Trump. Au-delà des marchés des actions, l’optimisme a gagné tous les actifs financiers sensibles à l’évolution du cycle économique. Du côté des matières premières, on trouve aux premières loges les métaux industriels, dont le plus traité est le cuivre. Très utilisé dans l’industrie et la construction, ce dernier a vu son cours bondir depuis l’automne passé, stimulé par les perspectives d’augmentation des dépenses en infrastructure aux Etats-Unis. La réalité cependant est que le consommateur marginal de cuivre se trouve plutôt en Chine. Or, là également, le métal profite du regain de vigueur de l’économie et, surtout, de la folie immobilière. Finalement, le mouvement a été amplifié par des grèves sur divers sites de production, en raison des conditions de travail.
Tous ces facteurs ont donc conduit à une hausse spectaculaire. Entre novembre 2016 et février 2017, le cours du cuivre a bondi de 22%. Mais la situation est en constante évolution et il paraîtrait naturel qu’une configuration aussi favorable ne dure pas indéfiniment. On en voit les premiers signes. La production a repris dans la mine chilienne d’Escondida, le plus grand site mondial de production de cuivre. Et les promesses de Donald Trump ressemblent de plus en plus à des promesses, faute de se traduire par des actes. L’échec de la refonte du système d’assurance maladie laisse planer le doute sur la faisabilité de la réforme fiscale. Petit à petit, les espoirs s’estompent. Finalement, et sans doute l’élément le plus important, les autorités chinoises marquent leur inquiétude vis-à-vis du marché immobilier et commencent à prendre des mesures pour éviter une bulle. Tout ceci a donc de quoi alimenter la vulnérabilité du cuivre, notamment si la croissance mondiale devait ralentir.
Publié le 30 mars 2017 sur le site 24 Heures