La palladium est utilisé dans les catalyseurs pour les moteurs à essence.
Depuis début 2017, le secteur des métaux industriels est la star des matières premières. Avec une progression de plus de 20%, il bat à plate couture un indice global qui peine à retrouver les chiffres noirs. Qui plus est, il devance nettement l’autre secteur cyclique, l’énergie, et l’autre segment des métaux, les précieux. Cette avancée est due à une croissance mondiale qui ne cesse de surprendre par sa vigueur et qui dope l’ensemble des activités cycliques de la planète. Par ailleurs, cette croissance est, pour la première fois depuis longtemps, synchronisée géographiquement; cela signifie que l’ensemble des blocs économiques majeurs y contribuent, notamment la Chine, grosse consommatrice de matières premières.
D’un point de vue sectoriel, l’automobile reflète parfaitement l’impact positif de la croissance mondiale. Mais elle est traduit aussi une avancée technologique majeure, l’avènement de la voiture électrique, ce qui ne manque pas non plus d’affecter l’évolution des métaux de base. Prenons deux exemples, généralement moins connus. Le palladium tout d’abord. Depuis le début de l’année, son prix s’est envolé de plus de 40% et reflète très clairement la demande croissante provenant de l’industrie automobile traditionnelle. Il est utilisé dans les catalyseurs pour les moteurs à essence et profite de surcroît d’une réduction de la part de marché des moteurs diesel à la suite des récents scandales. Deuxième exemple, le cobalt. Sa progression est encore plus spectaculaire: son prix a presque doublé depuis le début de 2017. Outre l’aspect cyclique, c’est la technologie cette fois qui joue un rôle central puisque ce métal est privilégié dans la construction des batteries des véhicules électriques. Les métaux industriels sont donc cette année le témoin d’une combinaison gagnante entre cyclicité et technologie.
Publié sur le site 24 Heures le 22 novembre 2017