La capitalisation boursière de Tesla a dépassé les 50 milliards de dollars.
Tesla est devenu le mois dernier le premier constructeur automobile américain sur un plan strictement boursier. En effet, sa capitalisation boursière, terme financier qui reflète la valorisation en Bourse d’une société, a dépassé les 50 milliards de dollars et place le spécialiste des véhicules électriques devant General Motors et Ford. Cette capitalisation boursière ne reflète pourtant pas les parts de marché de la jeune firme technologique californienne par rapport aux constructeurs historiques. Tesla a produit l’année passée exactement 76 230 véhicules, alors General Motors et Ford en ont vendu 10 millions et 6 millions respectivement. Concernant les chiffres d’affaires, le constat est identique: Tesla se positionne bien derrière ses concurrents, sans oublier qu’il reste déficitaire en dépit de son succès commercial.
Cette situation où la valorisation boursière diffère sensiblement du rapport de force entre les sociétés technologiques et les acteurs historiques n’est pas nouvelle. Dans la distribution par exemple, la capitalisation boursière d’Amazon est aujourd’hui près de deux fois plus élevée de celle de Wal-Mart, numéro un mondial du commerce de détail. Ce dernier compte près de 12 000 magasins dans le monde, emploie 2,4 millions de personnes et a réalisé en 2016 un bénéfice net de 13,6 milliards, soit dix fois plus qu’Amazon! Les investisseurs sont-ils devenus irrationnels? Non, car le prix d’une action reflète généralement les perspectives de croissance des bénéfices futurs. Force est de constater que, sous cet angle de vue, tant Tesla qu’Amazon font pâlir leurs glorieux aînés. L’avenir nous dira si le plus grand dynamisme des valeurs technologiques mérite une telle prime. Le patron de Ford en a déjà payé le prix, ses actionnaires lui signifiant en mai «You’re fired, Mr. Fields!».
Publié sur le site 24 Heures le 31 mai 2017