Plus spécifique aux métaux industriels, la conjoncture vigoureuse offre des perspectives favorables à la demande.
Si les matières premières sont généralement considérées comme une seule classe d’actifs, les performances de ses composantes sont parfois très disparates. L’année 2017 est pour le moment l’une de ces périodes avec des divergences extrêmes. Derrière une perte d’environ 5% pour l’ensemble des matières premières depuis le début de l’année, se cachent quelques nouvelles réjouissantes. Côté déception d’abord, l’énergie plombe les indices. Avec un cours du baril qui peine à dépasser les 50 dollars, le pétrole chute de près de 20% depuis le début de l’année. En revanche, les métaux, qu’ils soient précieux ou industriels, constituent la bonne surprise. Vers fin août, l’indice des premiers avance d’environ 12%, alors que celui des seconds bondit de plus de 20%. Le calcul est rapide, près de 40% d’écart de performance entre le meilleur secteur et le pire.
Les métaux profitent d’un faisceau d’éléments positifs. Commun à tous les métaux, le stimulus offert par la dépréciation du billet vert: en faisant baisser le prix en dollars, cela provoque une hausse de la demande qui fait augmenter les prix. Plus spécifique aux métaux industriels, la conjoncture vigoureuse offre des perspectives favorables à la demande. Les bonnes statistiques économiques de la première partie de l’année laissent entrevoir une période de croissance non seulement vigoureuse, mais surtout synchronisée sur le plan mondial. Du côté des précieux, l’or en particulier a aussi profité de son statut de valeur refuge avec la recrudescence des tensions entre les Etats-Unis et la Corée du Nord. Néanmoins, il est difficile d’imaginer les deux types de métaux continuer à s’apprécier simultanément. Si l’embellie économique se poursuit, les banques centrales deviendront plus restrictives, ce qui serait un mauvais signe pour les précieux.
Publié sur le site 24 Heures le 30 août 2017