La Coupe du monde est l’un des événements les plus importants pour le marché de l’assurance.
Le cours des actions Adidas (-6,88%) et Puma (inchangé) n'affichent pas beaucoup de ferveur depuis le début de la Coupe du monde (14 juin). Seule l’action de l'américain Nike affiche une hausse (+3,20%).
L’équipementier sportif allemand aux trois bandes qui tablait sur la vente de 8 millions de maillots, soit plus qu’en 2014, a souffert de l’élimination précoce de l’Allemagne. Adidas équipe 12 des 32 nations engagées: six d’entre elles ont participé aux huitièmes de finale (Russie, Suède, Mexique, Espagne, Argentine et Belgique). Désormais, seule la Belgique participera aux demi-finales. Le concurrent et compatriote Puma, qui avait misé sur la Suisse et l’Uruguay, n’a plus aucune équipe en jeu. Nike est plus chanceux, puisque l’Angleterre, la Croatie et la France sont encore en lice. La bonne performance boursière de Nike s’explique toutefois par la publication, fin juin, de résultats trimestriels meilleurs que prévu et un programme de rachat d’actions pour USD 15 milliards sur quatre ans.
La Coupe du monde est l’un des événements les plus importants pour le marché de l’assurance. Selon certaines estimations, les assureurs couvrent entre USD 6-7 milliards de risques cette année en Russie, plus que les USD 5 milliards d’il y a quatre ans au Brésil. Une vaste palette de risques est prise en charge, allant des attaques terroristes aux blessures de joueurs, en passant par les annulations de match ayant aussi des conséquences en matière de droits télévisuels.
L’assureur allemand Allianz croyait, quant à lui, dur comme fer que l’équipe allemande allait ramener une cinquième étoile au pays. Si l’élimination de la Mannschaft dès le premier tour est une catastrophe nationale outre-Rhin, c’est aussi une occasion en or ratée pour Allianz d’arrondir ses fins de mois.
En effet, de nombreux commerçants entendaient faire des promotions et des cadeaux à leurs clients si l’Allemagne devenait une nouvelle fois championne du monde. Ils ont ainsi demandé à Allianz de les assurer contre ce qui aurait pu devenir un risque financier si l’équipe nationale avait écrasé ses concurrents. Les commerçants auraient, en effet, dû supporter les coûts supplémentaires. Seulement, Allianz a décliné la proposition, l’assureur estimant la probabilité d’une victoire finale de l’Allemagne trop forte pour couvrir un tel risque. La plupart des modèles et des observateurs pensaient en effet que la Mannschaft était favorite.
Allianz a, en revanche, accepté d’assurer les commerçants en cas de victoire de la Pologne. Un pari gagnant, puisque les Polonais n’ont pas passé la phase des poules. Elle a ainsi empoché les primes pour un «risque» qui ne s’est pas réalisé.
Publié dans le commentaire hebdomadaire "Matinale Express - Actions étrangères" de la salle des marchés de la BCV le 9 juillet 2018