Les poids lourds de la cote (Nestlé, Novartis, Roche) sont recherchés pour leurs dividendes.
Le marché suisse des actions est à la traîne. Le Swiss Market Index (SMI), qui reflète l’évolution des vingt plus grandes capitalisations helvétiques, accuse un repli de près de 8% depuis le début de l’année. Cette performance est bien en deçà de celle des principaux indices européens ou américains. Elle est aussi bien éloignée des 6% de plus-values annuelles moyennes réalisées depuis son lancement, le 1er juillet 1988.
La composition sectorielle du SMI, qui fait la part belle aux valeurs défensives, ne constitue actuellement pas un avantage; la reprise économique mondiale demeure bien orientée et devrait encore soutenir les bénéfices des sociétés plus sensibles au cycle économique. Les dividendes de qualité, en particulier ceux des poids lourds de la cote (Nestlé, Novartis, Roche), ont très souvent constitué une alternative intéressante pour pallier la maigreur des rendements obligataires. Force est de constater que cet argument a désormais passablement perdu de sa substance étant donné que les taux d’intérêt seront tôt ou tard appelés à reprendre de la hauteur.
La fermeté de notre devise représente un autre facteur contrariant. Les grandes sociétés suisses réalisent moins de 10% de leurs ventes sur le marché national et leurs marges sont ainsi pénalisées par l’appréciation du franc. Les événements de la semaine passée constituent le parfait exemple: au plus fort de la crise italienne, le franc a joué son rôle de monnaie refuge et les actions helvétiques, malgré leurs caractéristiques plus défensives, ont à peine fait mieux que leurs homologues européennes. La récente contre-performance du SMI nous semble toutefois exagérée; les indicateurs techniques affichent actuellement une configuration de marché survendu, qui pourrait bien se traduire par un rebond ces prochains jours.
Publié sur le site 24 Heures le 6 juin 2018