Disney pourra-t-il concurrencer le géant du streaming Netlfix?
Aujourd’hui, Disney détient le quasi monopole des super-héros et compte s’attaquer à Netflix avec sa nouvelle plateforme. Entre ces deux géants du divertissement, tout se joue à coups de milliards de dollars.
En 2006, Disney s’offrait les studios Pixar pour USD 7,4 milliards avec les arrivées de Nemo, Flash McQueen ou encore Buzz l’Éclair. Trois ans plus tard, les super-héros Iron Man, Capitaine America et Spiderman débarquaient à la suite de l’acquisition de Marvel Studios pour USD 4,3 milliards. Cette franchise de super-héros deviendra l’une des plus lucratives de tous les temps. En 2012, Mickey croisait la route (et le sabre laser) de Dark Vador et Disney annonçait, à la surprise générale, le rachat de Lucasfilm pour USD 4,05 milliards.
Toujours en quête de nouvelles licences, Disney devrait accueillir très prochainement des super-héros supplémentaires, en récupérant les droits d’exploitation des X-men, Wolverine ou encore Deadpool, dès que sa méga acquisition de USD 71 milliards de Fox recevra le feu vert des autorités.
Avec aujourd’hui le quasi-monopole des super-héros, le géant du divertissement compte désormais accélérer sur le front du streaming vidéo et s’attaquer au leader mondial Netflix, grâce à la plateforme «Disney+» prévue pour la fin 2019. Cette nouvelle offre proposera des contenus Disney, Pixar, Marvel, Star Wars et National Geographic. Des séries Star Wars et Marvel ou encore une nouvelle version de High School Musical devraient attirer les consommateurs sur ce futur service.
La force sera-t-elle toutefois suffisante pour faire face à Netflix, qui compte à ce jour 137 millions d’abonnés? Le modèle économique de Disney repose aujourd’hui sur la commercialisation de ses films, séries, dessins animés et documentaires auprès des chaînes de télévision, des plateformes de streaming et des salles de cinéma. Si cette dernière source de revenus sera préservée, «Disney+» devra rapatrier ses productions sur sa propre plateforme. Il n’est pas certain que la base d’abonnés puisse générer autant de revenus que les licences accordées aujourd’hui à des tiers.
Afin de préparer sa future entrée sur le terrain, Disney rachetait l’an dernier le spécialiste du streaming BAMTech, pour USD 2,6 milliards. Netflix anticipe déjà l’arrivée de ce concurrent, également à coups de milliards de dollars, en améliorant son service et en renforçant intentionnellement son offre à destination du public familial, cible privilégiée de Disney. Les deux empires pourront-ils cohabiter dans l’univers du streaming?
Publié dans le commentaire hebdomadaire "Matinale Express - Actions étrangères" de la salle des marchés de la BCV le 26 novembre 2018