Apple et Amazon font partie des GAFA, pour Google, Amazon, Facebook et Apple.
Début août, le géant technologique Apple remportait la course symbolique à la capitalisation boursière, dépassant les 1 000 milliards de dollars. Mardi dernier, Amazon passait brièvement ce cap à son tour. Pourtant, l’événement n’est pas une première, puisque le groupe PetroChina avait déjà fait de même en 2007 sans susciter autant d’émoi, puis avait été rattrapé par la crise quelques mois plus tard.
Apple et Amazon font partie des GAFA, pour Google, Amazon, Facebook et Apple, quatre titres tenant le haut du pavé des entreprises du secteur high-tech américain. Si la valorisation de Google (763 milliards de dollars) et de Facebook (391 milliards de dollars) ont diminé dernièrement, celle d’Apple ne cesse de progresser pour atteindre 1 100 milliards de dollars le 30 août dernier. Autant dire que ces mastodontes s’imposent sur le marché mondial. Alors que les Européens brillent par leur absence, leurs seuls concurrents sont les Chinois. Selon un classement réalisé par MarketWatch en mai 2018, neuf des vingt premières entreprises technologiques au monde sont chinoises.
L’Empire du Milieu a lui aussi son quatuor technologique, les TABX: Tencent, acteur majeur de la messagerie, du jeu vidéo et de la musique en ligne, Alibaba, géant du commerce électronique, Baidu, le Google chinois, et Xiaomi, le dernier arrivé, quatrième fabricant de smartphones et d’objets connectés en Chine. Les deux premiers affichent une capitalisation boursière proche de 400 milliards de dollars chacun, loin devant les deux autres, qui se situent sous les 100 milliards de dollars. Ces groupes chinois sont des stars high-tech et, bien qu’ils évoluent dans un environnement protectionniste, ils progressent de manière fulgurante à l’intérieur des leurs frontières. Au vu de la taille du marché chinois, ils sont déjà au moins aussi puissant que les GAFA.
Les TABX ont l’avantage d’avoir déjà mis un pied en Europe. Ils colonisent les pays émergents et ont d’importants relais de croissance, notamment l’intelligence artificielle, qui est l’arme du XXIe siècle, dont l’État chinois a fait sa priorité. Ils doivent faire face à la guerre commerciale que se livrent Washington et Pékin et, comme l’ensemble du secteur technologique chinois, ils sont dans le viseur de l’administration fiscale américaine qui les accuse de violation de la propriété intellectuelle et de contrefaçon. De leur côté, les GAFA suivent aussi un chemin pavé d’embuches. Ils essuient les foudres des États en raison de leur position ultra-dominante et sont vertement critiqués pour leurs pratiques douteuses en matière d’optimisation fiscale ainsi que pour la légèreté avec laquelle ils gèrent la protection des données. Dans le même ordre d’idées, Facebook et Twitter ont été auditionnés la semaine dernière par le Congrès américain sur les risques d’éventuelles ingérences au sein de la campagne électorale à venir.
La concurrence promet donc d’être vive entre ces colosses, chacun étant prêt à exploiter la moindre faiblesse des autres pour s’attribuer la plus grande part du gâteau.
Publié dans le commentaire hebdomadaire "Matinale Express - Actions étrangères" de la salle des marchés de la BCV le 10 septembre 2018