Les statistiques économiques suisses restent réjouissantes et ont de quoi faire pâlir d’envie nos voisins européens.
Depuis plusieurs mois, l’environnement conjoncturel mondial est agité par de multiples inquiétudes. On s’est peut-être habitué aux escarmouches commerciales lancées par Donald Trump, elles n’en demeurent pas moins de plus en plus virulentes. On peut y ajouter des négociations ardues entre les Anglais et l’Union européenne pour tenter une sortie coordonnée du Brexit ou les déconvenues de certains pays émergents qui voient leur monnaie chuter et leurs coûts de financement s’envoler.
Plus près de nous, les incertitudes sur l’élaboration du budget en Italie ont fait grimper le franc contre l’euro, le faisant même passer temporairement au-delà de 1,12, un niveau de cherté qui n’avait plus été vu depuis juillet 2017. Il n’empêche! Les statistiques économiques suisses restent réjouissantes et ont de quoi faire pâlir d’envie nos voisins européens.
Si l’on se base sur la progression du produit intérieur brut (PIB), la croissance de notre pays a grimpé de 0,7% au deuxième trimestre, soit une hausse de 3,4% sur douze mois, un rythme que nous n’avions plus connu depuis la fin de 2010. Les exportations ont contribué à cette embellie, tout comme les investissements ou l’activité industrielle. Conséquence bienvenue de ce contexte dynamique, le marché de l’emploi s’est encore amélioré, projetant le chômage vers les plus bas de la décennie et favorisant de (très) légères augmentations de salaire.
Même si les derniers sondages sont flamboyants (le baromètre conjoncturel du KOF et les indices des directeurs d’achats ont nettement rebondi), le rythme de hausse du PIB devrait être moins marqué sur la fin de l’année, car la force du franc freinera la reprise, alors que le pessimisme ambiant pourra éroder la confiance des ménages. L’année 2018 n’en restera pas moins un excellent cru conjoncturel, tout comme la cuvée qui sortira des prochaines vendanges.
Publié sur le site 24 Heures le 12 septembre 2018