L’approche de l’été ramène son lot de perspectives reposantes, les vacances, mais aussi, dans la zone euro, son lot de tensions politiques.
L’approche de l’été ramène son lot de perspectives reposantes, les vacances, mais aussi, dans la zone euro, son lot de tensions politiques. Si, au début de la décennie, la Grèce tenait la vedette, ces dernières années, c’est l’Italie et, dans une moindre mesure, l’Espagne, qui agitent les agences de presse et les marchés financiers.
Le prochain vote du Parlement espagnol sur une motion de censure contre le président du gouvernement, l’incapacité de l’Italie à former un gouvernement de coalition et la crainte d’un dérapage de ses finances ont mis le feu aux poudres. Cela s’est traduit par une forte augmentation du coût de financement de la dette italienne et par une correction marquée de la Bourse de Milan qui a entraîné dans son sillage l’ensemble des places financières européennes.
L’augmentation de l’aversion au risque a favorisé des placements refuges dans les obligations sans risque (Bund allemands, obligations de la Confédération) même si les coupons offerts par ces débiteurs étaient anecdotiques à mi-mai (0,12% sur un emprunt à dix ans de la Confédération). Elle a aussi provoqué une nette appréciation du franc contre l’euro, poussant notre devise vers ses sommets annuels.
Si les politiciens européens vont tout faire pour contenir l’incendie et si les banquiers centraux vont se montrer conciliants, il faudra des mois pour que les tensions s’estompent en Italie. Les vainqueurs des dernières élections, la Ligue du Nord et le Mouvement 5 étoiles, des partis «antisystème», ne manqueront pas de vilipender le gouvernement de «technocrates» installé jusqu’à de nouvelles élections et de jouer la fibre patriotique contre les «diktats» de Bruxelles.
Des incertitudes durables en perspective donc et un franc qui restera fort contre l’euro, bien plus fort que son niveau d’équilibre à long terme.
Publié sur le site 24 Heures le 30 mai 2018