Le dollar ne semble pas avoir épuisé tout son potentiel haussier.
Le dollar a repris de belles couleurs par rapport aux principales devises depuis quelques semaines. Il s’est notamment apprécié de près de 9% contre le franc suisse depuis mi-février et la parité entre les deux devises est à nouveau d’actualité. La perspective d’une croissance américaine plus dynamique que celle attendue sur le Vieux Continent ainsi que l’activisme de la Réserve fédérale face à l’immobilisme de la Banque centrale européenne (BCE) sont les principaux éléments qui ont favorisé le récent renforcement du billet vert. L’appréciation de celui-ci a entraîné, comme c’est bien souvent le cas, une contre-performance des actions américaines et émergentes. Les matières premières sont l’exception qui confirme la règle, puisqu’elles ont progressé durant les dernières semaines, en particulier les cours du pétrole dans un contexte de regain des tensions au Proche-Orient.
Le dollar ne semble pas avoir épuisé tout son potentiel haussier, tant le différentiel de rendement des emprunts obligataires de part et d’autre de l’Atlantique est encore élevé. Il paraît même en mesure d’aller chercher 1,15-1,17 contre l’euro d’ici cet automne. Parmi les actions américaines, les petites et moyennes capitalisations ainsi que les banques pourraient à nouveau revenir sur le devant de la scène. Celles-ci sont en effet plus exposées à la demande domestique, donc moins sensibles au raffermissement du dollar, et s’accommodent généralement plutôt bien d’une hausse des taux d’intérêt. Hors États-Unis, il conviendrait de s’intéresser en revanche aux marchés plus sensibles au commerce extérieur et où la demande américaine représente un débouché important. Dans ce sens, les actions japonaises, néerlandaises et suisses nous semblent détenir les meilleurs atouts pour tirer leur épingle du jeu.
Publié sur le site 24 Heures le 9 mai 2018