Le baril de pétrole Brent de mer du Nord a dépassé les 75 dollars et semble s’acheminer inexorablement vers le seuil des 80.
Sans forcément être spectaculaire, la tendance des matières premières demeure positive: mi-mai, l’indice BCOM affichait une progression légèrement supérieure à 3% depuis le début de l’année. Ce chiffre cache néanmoins une dispersion considérable entre les différentes matières premières. En queue de peloton, les métaux sont en territoire négatif et souffrent notamment de l’appréciation du dollar. À l’autre extrême, le secteur de l’énergie montre clairement son leadership. Depuis le début de l’année, la performance de ce segment s’élève à plus de 10%. Symbole de ce bon comportement, le baril de pétrole Brent de mer du Nord a dépassé les 75 dollars et semble s’acheminer inexorablement vers le seuil des 80. Pour rappel, il cotait près de 30 dollars aux plus bas de janvier 2016 et n’était plus revenu aux niveaux actuels depuis le printemps 2015.
La bonne tenue de l’or noir en ce début d’année, et plus particulièrement ces dernières semaines, s’explique certainement par des facteurs géopolitiques. La dénonciation, par l’administration américaine, de l’accord sur le nucléaire avec l’Iran laisse craindre une réduction de l’offre et il est plus généralement le symptôme du regain des tensions au Proche-Orient. Si l’on y ajoute une demande robuste sur le plan mondial et les craintes de reprise de l’inflation, on obtient un contexte idéal pour le pétrole. Tous les risques ne sont néanmoins pas écartés. Le plus important provient certainement du retour des producteurs américains, appâtés par la hausse des prix. Le nombre de plateformes exploitant le pétrole de schiste aux États-Unis est clairement en augmentation. Preuve du risque que cela peut faire peser sur les prix, le contrat de pétrole WTI, référence au brut texan, progresse nettement moins que le Brent. Et l’écart entre les deux marchés se creuse même pour atteindre des niveaux plus vus depuis 2015.
Publié sur le site 24 Heures le 16 mai 2018