La mise en place de barrières tarifaires au commerce n'a pas cassé la dynamique haussière des marchés.
Il y a moins d’un an, les investisseurs vivaient dans le monde «juste comme il faut» de Boucles d’Or (Goldilocks). Un environnement caractérisé par une croissance modérée et synchronisée, une inflation basse et une volatilité au plancher. Cette parenthèse enchantée est derrière nous. Mais la redistribution des cartes économico-financières offre des points d’entrée attractifs dans plusieurs classes d’actifs.
À la fin du mois de janvier déjà, les investisseurs avaient été sèchement rappelés à l’ordre. La volatilité jaillissait de sa boîte et les bourses corrigeaient violemment, craignant une rapide remontée des taux longs. Aujourd’hui, la confiance des milieux d’affaires est altérée par la mise en place de barrières tarifaires au commerce. La décélération de la croissance chinoise préoccupe. La crise turque sème la pagaille sur le marché des devises et jette une lumière crue sur les faiblesses de certains pays émergents.
Rien d’extraordinaire cependant. Souvenons-nous. Il y a peu, c’étaient l’élection inopinée de Donald Trump, le Brexit (2016), la dévaluation du Yuan (2015) ou l’annonce de la normalisation de la politique monétaire des États-Unis (2013) qui laissaient perplexe une partie de la communauté financière. À chaque fois pourtant, la montée des incertitudes et la résurgence de la volatilité ont été les alliées de l’investisseur.
Ne pas s’arrêter aux variations à court terme des marchés, quand bien même celles-ci peuvent être spectaculaires, demeure un principe clé de l’investissement. Aujourd’hui, la croissance mondiale reste robuste et les marges bénéficiaires des entreprises atteignent des niveaux records. L’environnement actuel offre un vaste champ d’opportunités tactiques. Mais pour les exploiter, il ne suffit plus, comme au temps de Boucles d’Or, de s’exposer indifféremment au marché. La sélectivité redevient déterminante.
Paru dans 24 Heures, le 27.08.2018