Les actions péclotent, tergiversent...
La croissance mondiale sera plus faible en 2018 qu’en 2017. États-Unis et Suisse restent de bons élèves, contrairement au Vieux Continent. Mais il y a des points positifs, comme un chômage et des taux bas.
Après un millésime 2017 d’exception, le cru boursier 2018 sera moins capiteux et plus complexe sur le plan mondial. L’année n’aura pourtant pas été avare en matière de croissance économique dans les pays occidentaux. Mais comme celle-ci est en mode «modération» depuis quelques mois, hormis aux États-Unis où la santé reste resplendissante, la désillusion guette.
Si la Suisse va voir son produit intérieur brut croître de près de 2% en 2018 (un excellent millésime), la situation de nos voisins européens est plus acidulée. Les difficultés de l’industrie automobile pour mettre en œuvre les nouvelles normes antipollution avaient déjà érodé la reprise au troisième trimestre. Et, ces derniers mois, rien n’est venu redorer le lustre du Vieux Continent.
Les gilets jaunes plombent la reprise française, l’Allemagne consomme peu et elle est fragilisée par le manque de tonus du commerce international, alors que l’Italie manœuvre pour éviter un carton jaune de l’Union européenne pour déficit budgétaire excessif… Pas de quoi doper la confiance des Européens malgré une politique monétaire très accommodante.
Les marchés boursiers ne s’y sont pas trompés. Les actions péclotent, tergiversant entre miser sur la poursuite de la croissance ou subir des progressions moins vives des bénéfices. Les matières premières refluent, apeurées par le manque de tonus de la Chine. Les obligations incorporant du risque de crédit sont délaissées…
Ça, c’est le verre à moitié vide, mais prenons un peu de recul. Les taux de chômage sont faibles et s’accompagnent d’augmentations de salaires, faibles en Suisse, plus importantes chez nos voisins. Les taux de financement sont très bas, les banques centrales demeurent conciliantes et les fondamentaux des marchés boursiers ne se sont qu’effrités. Si cela ne suffit pas à voir le verre à moitié plein, regardons les valorisations qui sont bien plus attrayantes qu’il a douze mois.
Publié sur le site 24 Heures le 19 décembre 2018