Ces dernières semaines, le prix de l’aluminium a bondi à la suite de la nouvelle vague de sanctions américaines contre la Russie.
Les piètres performances des matières premières au cours de la dernière décennie ont conduit certains investisseurs à remettre en question leur place dans les portefeuilles. La comparaison avec les actions ne laisse en effet aucun doute: le degré de risque des matières premières, mesuré par la volatilité, est plus élevé et leurs performances n’ont en aucune mesure permis de justifier une pareille prise de risque. Mais se limiter à ces chiffres implique d’occulter une caractéristique importante de cette classe d’actifs, à savoir sa faible corrélation avec les actifs traditionnels, que ce soit les actions ou les obligations.
Cette faible corrélation découle en partie de leur comportement en cas de chocs géopolitiques et la situation que nous vivons actuellement l’illustre parfaitement. D’ailleurs, on a eu trois exemples concrets ces dernières semaines. Le cas le plus spectaculaire a été celui de l’aluminium, dont le prix a bondi à la suite de la nouvelle vague de sanctions américaines contre la Russie. Un deuxième exemple, plus prévisible, a été l’augmentation vigoureuse des prix du pétrole dans le contexte du regain des tensions en Syrie, et plus généralement au Proche-Orient. Finalement, on a pu constater aussi la bonne tenue du prix de l’or, valeur refuge par excellence, qui profite des incertitudes actuelles. Plus généralement, ce sont là les symptômes d’une classe d’actifs qui a tendance à réagir positivement lors des situations de stress géopolitique, contrairement aux actions par exemple.
Les matières premières montrent ainsi leur potentiel de diversification au sein d’un portefeuille. Combiné à un contexte économique favorable et aux craintes de reprise de l’inflation, ce potentiel pourrait s’avérer plus qu’intéressant dans le cadre d’un portefeuille global.
Publié sur le site 24 Heures le 18 avril 2018