On compte actuellement un peu plus de 10 millions d’ONG dans le monde, ce qui représenterait l’équivalent de la cinquième économie mondiale.
Les organisations non gouvernementales (ONG) sont des associations à but non lucratif, d’intérêt public, qui ne relèvent ni d’un État ni d’une institution internationale. Cela signifie qu’elles n’ont pas le statut de sujet de droit international. Elles sont donc indépendantes financièrement et politiquement. Les premiers recensements les concernant remontent à 1839. En 1873, l’Institut de droit international a été créé à Gant et, en 1892, à Berne, est né Bureau international de la paix.
Même si elles n’ont pas le statut d’institut international, les ONG ont un rôle vital dans le développement durable, elles sont écoutées et jouent également un rôle consultatif auprès de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Certaines d’entre elles ont reçu le prix Nobel de la paix, comme Amnesty International (en 1977), la Campagne internationale pour l’interdiction des mines antipersonnel (en 1997), cofondée par six ONG dont Handicap International, puis Médecins sans frontières (en 1999). Dernièrement, en 2017, la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN) a reçu à son tour ce prestigieux prix pour sa campagne. Par ailleurs, en 2008, Human Rights Watch a été distinguée par le Prix des Droits de l’Homme de l’ONU.
Avec le temps, les ONG se sont professionnalisées. Les besoins en matériel, une présence médiatique accrue et une forte demande en personnel qualifié ont poussé ces institutions, dont la règle de base était le volontariat, à se gérer comme des entreprises. On peut désormais suivre dans les universités et les écoles des formations spécifiques aux ONG. Ces dernières sont évaluées, au même titre que les entreprises, à l’interne ou à l’externe, par le biais d’un bailleur de fonds ou via une entité publique, comme un organisme de contrôle des comptes publics ou un service des impôts. D’autres structures externes peuvent aussi faire l’affaire.
Du fait de leur statut et de leur professionnalisation, les ONG ont des besoins croissants de capitaux et, comme les apports des dons ne sont plus suffisants, elles sont de plus en plus présentes sur les marchés financiers. Dès les années 1980, elles sont passées maîtres dans la gestion des taux swap, du cautionnement de petites et moyennes entreprises (PME), du capital-risque de proximité, des microcrédits et de bien d’autres comptes d’associés. Et grâce aux nouvelles technologies, des solutions comme des plateformes de financement participatif (crowdfunding) sont apparues. Mais il faut préciser que les financements doivent venir de secteurs irréprochables sur le plan éthique. Enfin, elles sont aussi de plus en plus nombreuses à créer des sociétés d’investissement autonome pour gérer leurs produits bancaires. Très présentes sur les réseaux sociaux, plus de 83% d’entre elles ont un compte Twitter et plus de 40% sont sur Instagram.
On compte actuellement un peu plus de 10 millions d’ONG dans le monde, ce qui représenterait l’équivalent de la cinquième économie mondiale. Selon le magazine Forbes, United Way, l’ONG la plus importante des États-Unis, disposerait d’un budget de plus de 4 milliards de dollars.
Publié dans le commentaire hebdomadaire "Matinale Express - Actions étrangères" de la salle des marchés de la BCV le 12 février 2018