La Chine a décidé d'assouplir les restrictions d'accès au marché de ses actions domestiques, permettant ainsi d'attirer davantage de capitaux étrangers.
Après une belle performance en 2017, les places boursières chinoises enregistrent une baisse d’environ 15% depuis le début de l’année et figurent donc parmi les plus mauvais élèves 2018. Malgré cela, jeudi dernier, le spécialiste des indices boursiers FTSE Russell a déclaré vouloir intégrer des actions de Chine continentale dans ses indices de référence. Cette décision, qui devrait être effective dès le mois de juin 2019, devrait permettre d’attirer près de $ 10 milliards de flux de capitaux nets en provenance d’investisseurs passifs.
Son concurrent MSCI avait annoncé la veille sa volonté de multiplier par 4 la pondération des plus grosses capitalisations boursières chinoises au sein de ses indices de référence et d’intégrer également des mid-caps ainsi que des valeurs cotées sur ChiNext. Cette place est le segment des start-up de la bourse de Shenzen. Ces changements pourraient avoir comme effet d’attirer en Chine près de $ 66 milliards de flux de capitaux étrangers et pratiquement doubler le nombre d’actions de Chine continentale dans les indices, soit environ 440 contre 220 aujourd’hui. La pondération actuelle des grosses capitalisations chinoises dans les indices de référence MSCI est de 5% et pourrait être portée à 20%.
Ces différentes annonces étaient toutefois anticipées par les intervenants. L'évolution vers moins de réglementation financière, dans un contexte d'intensification de la volatilité des marchés est positive pour la Chine. Les derniers obstacles que constituent les contrôles de capitaux, les règlements et compensations, sont désormais neutralisés.
L’une des évolutions marquante est politique, soit l’allègement des restrictions liées à l’accessibilité du marché des actions chinoises de catégorie A (actions domestiques) dans le cadre des programmes Stock Connect. Ces derniers permettent les échanges entre les places de Shangai et Shenzen et la bourse de Hong Kong, donnant ainsi aux investisseurs étrangers un accès privilégié au marché intérieur. Il existe également un projet Stock Connect entre les places de Londres et Shangai qui pourrait permettre aux compagnies internationales d’inscrire directement leurs titres à la bourse de la Chine continentale.
Le marché chinois des actions A soulève certaines questions au sujet de la gouvernance d’entreprise et de la volatilité. MSCI s’est positionné à ce sujet en déclarant que les compagnies chinoises qui figureront dans ses indices sont en règle générale plutôt mal classées en matière de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance par rapport à d’autres valeurs qui figurent dans l’indice MSCI des marchés émergeants.
Publié dans le commentaire hebdomadaire "Matinale Express - Actions étrangères" de la salle des marchés de la BCV le 1er octobre 2018