En 2016, l’Office fédéral des routes estimait le coût économique en Suisse des embouteillages à CHF 1,6 milliard par année.
D’ici 2030, 60% de la population mondiale sera urbaine, soit 10% de plus qu’à l’heure actuelle. Cela va poser d’importants problèmes en matière de transports et de déplacements. L’engorgement actuel du trafic routier confirme déjà cette situation. En 2016, l’Office fédéral des routes (OFROU) estimait le coût économique en Suisse des embouteillages à CHF 1,6 milliard par année. En France, ce sont plus de EUR 25 milliards qui partiront en fumée chaque année d’ici 2030 selon une étude datant de 2014 rédigée par le Centre for Economics & Business Research.
Fort de ce constat, plusieurs sociétés se sont mises au travail pour réinventer le déplacement du futur. Airbus, Uber, Rolls-Royce et Volocopter sont les noms qui ressortent le plus souvent lorsque l’on parle de développement d’appareils volants nommés, plus communément taxis volants ou drones taxis.
Le groupe industriel britannique Rolls-Royce projette de développer un véhicule hybride électrique qui décolle et atterrit verticalement et qui pourrait voler d’ici cinq ans. Uber et la Nasa ont officialisé leur collaboration dans un projet futuriste: la startuup va travailler au développement d'un outil permettant de gérer les itinéraires de futurs taxis volants. Uber veut faire voler les premiers prototypes en 2020.
L’avionneur Airbus va encore plus loin et sa filiale Airbus Helicopters planche sur un CityAirbus, un appareil électrique à hélices qui ressemble à un drone. Ce véhicule pourra transporter plusieurs passagers en pleine ville, comme un vrai taxi. Dans un premier temps, Airbus prévoit de lui affecter un pilote «pour pouvoir entrer rapidement sur le marché». Mais à plus long terme, il deviendra lui aussi un véhicule autonome.
Le projet le plus abouti provient d’une start-up allemande appelée Volocopter qui a conçu un aéronef autonome fonctionnant intégralement grâce à l’électricité. Mélange entre drone et hélicoptère, l'engin pourrait devenir, d'ici quelques années, le premier taxi volant. L’appareil devrait pouvoir, selon ses concepteurs, transporter deux personnes en toute autonomie en zone urbaine, à une vitesse allant de 50 à 100 km/h, à condition, bien sûr, d’avoir les autorisations légales nécessaires. Il embarque une dizaine de processeurs Intel assurant le contrôle du vol, la sécurité, la stabilité et la gestion des 18 rotors. À Dubaï, où l’appareil volant avait fait ses preuves lors d’un vol d’essai de quelques minutes à 200 mètres du sol en septembre 2017, les autorités l’envisageraient comme taxi autonome.
Mais l'avènement de ces taxis volants dépend avant tout d'une inconnue réglementaire: ni avions, ni hélicoptères, ni drones n'entrent dans les processus de certification bien rodés des autorités de sûreté aérienne… qui se creusent la tête pour savoir quels critères de vérification adopter. L’avenir est en marche et il passera certainement au-dessus nos têtes.
Publié dans le commentaire hebdomadaire "Matinale Express - Actions étrangères" de la salle des marchés de la BCV le 20 août 2018