Les cours du pétrole ont chuté, alors que ceux du gaz ont bondi de plus de 40%.

MARCHÉS 5 décembre 2018

Matières premières: un vent de folie souffle sur les prix de l’énergie

Les matières premières ont globalement connu deux mois chahutés, notamment l’énergie. Chutant d'environ 9% sur la période, elle a effacé près de la moitié de sa performance annuelle.

À l’instar des fortes fluctuations qui ont touché les bourses mondiales au cours des deux derniers mois, les matières premières ont connu une période chahutée. Si au bout de ces deux mois la performance de l’indice global BCOM n’est que légèrement négative (-2,7%), elle masque des mouvements complètement fous, notamment dans le secteur de l’énergie. Ce dernier a en effet reculé de presque 9% sur la période, soit plus de la moitié de la remarquable performance accumulée depuis le début de l’année. Sur cette même période, les secteurs plus défensifs que sont les métaux précieux et l’agriculture ont offert une bonne diversification en réalisant une performance positive.

Au sein de l’énergie, le pétrole s’est retourné

Au sein même du secteur de l’énergie, les investisseurs sont passés par des moments incroyables. Le pétrole, qui avait jusque-là progressé de manière spectaculaire, a été la victime d’un retournement majeur, entraînant une chute du baril de WTI de plus de 20%. L’augmentation des inventaires aux États-Unis et des prévisions de consommation revues à la baisse en étaient les raisons. Les investisseurs qui avaient bénéficié de la hausse en ont profité pour prendre leurs profits, renforçant ainsi le mouvement baissier. Mais des événements encore plus fous ont marqué le marché, plus petit, du gaz naturel. Celui-ci a vu son cours littéralement exploser dans le courant du mois de novembre. Contrairement au pétrole, les inventaires étant très bas, il a suffi que les conditions météorologiques soient suffisamment rigoureuses aux États-Unis pour accroître la demande et provoquer une hausse massive. Au final, le cours du gaz a bondi de plus de 40% sur deux mois, entraînant un écart avec le pétrole de plus de 60%! À l’heure de la COP24, c’est peut-être un signe de ce qui attend les investisseurs sur le plan des matières premières dans une ère de changement climatique.

Publié sur le site 24 Heures le 5 décembre 2018

ParFabio Alessandrini, Responsable des investissements quantitatifs & alternatifs, BCV