Parmi les événements marquants du premier semestre, la méga-fusion entre AT&T et Time Warner a reçu en juin le feu vert de la justice américaine.
Selon les chiffres de Thomson Reuters, les fusions-acquisitions à l’échelle mondiale ont atteint, durant le premier semestre 2018, le niveau record de 2500 milliards de dollars, soit une hausse de 65% par rapport au premier semestre 2017. Pour l’Europe uniquement, le volume a pratiquement doublé sur cette période. Cette progression spectaculaire s’explique en partie par une multiplication sensible des transactions de grande importance, ce qui n’était pas le cas en 2017. Il y a eu 79 opérations supérieures à 5 milliards de dollars, alors que 35 transactions étaient supérieures à 10 milliards de dollars. L’environnement macro-économique favorable en Europe, ainsi que la baisse des impôts voulue par Donald Trump aux Etats-Unis, ont permis de déclencher la concrétisation de certaines opérations qui étaient au statut de projet depuis longtemps.
Au niveau des opérations les plus importantes du premier semestre 2018, nous pouvons souligner la validation par la justice américaine de la méga-fusion de 85 milliards de dollars, après 18 mois d’incertitude, entre l’opérateur télécoms AT&T et le groupe de médias Time Warner. également le rachat par l’assureur santé américain Cigna du gestionnaire de prescriptions médicales Express Scripts Holding pour un montant d’environ 54 milliards de dollars, le rachat de l’américain Sprint par l’allemand T-mobile pour 24 milliards de dollars. En Allemagne, notons l’acquisition par E.ON de la participation majoritaire de RWE dans le spécialiste des énergies renouvelables Innogy.
Dans les opérations à venir, Comcast a annoncé jeudi qu'il renonçait à son offre de 66 milliards de dollars sur les actifs médias de la Twenty-First Century Fox et que de ce fait, il laissait le champ libre à Walt Disney. Ce dernier avait dernièrement relevé son offre pour la porter à 71,3 milliards de dollars. Comcast devrait donc se concentrer sur le rachat du télédiffuseur britannique Sky –dont il détient déjà 39% des parts– pour 34 milliards de dollars. La question est de savoir si cette tendance va se maintenir ou si la guerre commerciale que se livrent la Chine et les Etats-Unis ainsi que le ralentissement de la croissance européenne vont perturber cet environnement de fusions-acquisitions.
Publié dans le commentaire hebdomadaire "Matinale Express - Actions étrangères" de la salle des marchés de la BCV le 23 juillet 2018