L’indice VIX est calculé en prenant la moyenne des volatilités sur les options d'achat (call) et de vente (put) de l'indice S&P 500 sur 30 jours.

MARCHÉS 5 novembre 2018
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VIX Index, l’indice de la peur

Historiquement parlant, le mois d’octobre est toujours craint par les investisseurs. Le krach de Wall Street s’était produit le 24 octobre 1929, ce qui avait déclenché la «grande dépression» dans les pays industrialisés. C’est le 19 octobre 1987 que les places boursières mondiales avaient fortement plongé et c’est durant le mois d’octobre 2008 que Lehman Brothers était tombée en faillite, détonateur de la crise des subprimes aux États-Unis.

Même si le mois d’octobre passé n’a pas connu d’issue aussi négative, il a toutefois été marqué par un retour de la volatilité. C’est par l’entremise de l’indice américain VIX que cette volatilité se reflète sur les marchés nord-américains.

C’est en 1993 que le VIX, souvent surnommé l’indice de la peur, a vu le jour, développé par le CBOE (Chicago Board Options Exchange), marché de produits dérivés. Le VIX mesure le niveau de risque du marché. Il est surveillé de près par de nombreux investisseurs car il reflète l’intensité de leurs émotions. Etabli quotidiennement par le Chicago Board Options Exchange (CBOE), il est calculé en prenant la moyenne des volatilités sur les options d'achat (call) et de vente (put) de l'indice S&P 500 sur 30 jours. En théorie, plus sa valeur est forte, plus le degré d’instabilité des marchés est important, plus le degré de pessimisme est élevé sur le marché.

Ainsi, les valeurs supérieures à 30 sont généralement associées à une importante volatilité, causée par la peur ou l’incertitude des investisseurs qui peuvent faire face par exemple à une récession, à des tensions géopolitiques, à des élections tendues ou à des chiffres économiques décevants. La perception émotive peut ainsi l’emporter sur les décisions rationnelles. Toujours en théorie, des valeurs en-dessous de 20 indiquent un relatif optimisme des marchés et correspondent alors à des périodes plus sereines, voire calmes. Toutefois, ce sont les variations de l’indice qui sont à surveiller, plus que ses valeurs absolues. Ainsi, une forte progression du VIX peut être le signal qu’une tendance baissière s’installe, alors qu’une baisse de l’indice peut manifester un retournement à la hausse d’un marché baissier. Le VIX peut toutefois rester faible (en dessous de 20 points) sur un marché haussier. De 1990 à 2018, il n’a dépassé le seuil des 40 qu’à seulement 5 reprises. Le 6 février dernier, le VIX a dépassé le niveau de 50. La SEC et la CFTC ont alors enquêté sur sa probable manipulation dans un but spéculatif.

Au début du mois d’octobre dernier, cet indice se situait à 12 points. Il s’est ensuite quelque peu emballé pour atteindre à deux reprises le niveau de 25 (11 et 24 octobre) pour se situer vendredi dernier 2 novembre à 21. Le niveau des tensions commerciales et géopolitiques devrait continuer à dicter l’électrocardiogramme de l’indice.

Publié dans le commentaire hebdomadaire "Matinale Express - Actions étrangères" de la salle des marchés de la BCV le 5 novembre 2018